Intervention de Bernard Thibault

Réunion du 10 avril 2015 à 9h00
Groupe de travail sur l'avenir des institutions

Bernard Thibault :

Nous devons nous garder d'une vision uniforme dans notre examen du rapport au temps dans les médias. Tout le monde ne vit pas à la même cadence, et beaucoup de personnes ne sont ni connectées en permanence ni prises dans une perpétuelle activité – certaines n'en ont même aucune. Le rythme des médias peut apparaître ainsi de plus en plus artificiel.

Le temps d'écoute des journaux télévisés et radiophoniques demeure très élevé, mais le taux de défiance envers l'information diffusée atteint, lui aussi, de hauts niveaux. Plusieurs responsables de médias en sont conscients, mais aucun changement n'est conduit dans ce domaine. Le pluralisme des médias est trop faible et résulte de la contrainte économique et financière qui pèse sur les entreprises de ce secteur, et cette situation s'avère préjudiciable à la démocratie.

Il est également préoccupant que l'émotion tienne une place si importante, car une démocratie doit pouvoir apporter des réponses construites et réfléchies aux questions qui se posent. On ne peut pas se contenter de réactions émotives aux événements qui se produisent ; or les médias quittent rarement ce terrain, et l'émoi prend le pas sur l'analyse de long terme. Les médias participent à la vie démocratique du pays et présentent une grande diversité, mais ce sont les chaînes d'information en continu qui semblent dicter leur relation au temps et à la politique. Le séquençage dont vous avez fait état présente le défaut d'accroître l'écart entre les priorités des médias et celles des citoyens. Pensez-vous que les médias puissent se pencher sur cette question ?

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