Avouez que l'objet du rapport n'est pas très précis. Dans les ressources stratégiques, on peut inclure le pétrole, le gaz, l'uranium, les terres rares que l'on retrouve dans l'éolien comme dans le photovoltaïque. Bref, c'est tout sur tout, quels que soient les secteurs ! Car les « principaux secteurs d'activités économiques », ce n'est pas seulement le secteur de l'énergie. Au nombre des ressources, on peut aussi compter les denrées alimentaires !
De plus, la périodicité prévue est telle qu'il faudra, à peine le rapport remis, s'atteler à l'édition suivante. Pour avoir commis quelques rapports lorsque j'étais à la Cour des comptes, avant de passer de l'autre côté et de voir l'usage qu'en faisaient les parlementaires – moi comme les autres ! –, je sais que celui-ci est sans commune mesure avec le temps consacré par l'auteur à la collecte des données, à leur vérification, au contrôle, à la rédaction.
Il faut savoir raison garder. Pourquoi ne pas s'en tenir à un rapport unique qui servirait de base, une sorte de photographie à un instant donné ? À condition, naturellement, de définir précisément les ressources stratégiques et surtout les secteurs d'activité. Que sont « les principaux secteurs d'activités économiques », en effet ? Est-ce à dire que certains secteurs ne sont pas jugés importants même s'ils représentent des gisements d'emplois ? Ceux que l'on estime être les principaux aujourd'hui le seront-ils encore dans cinq ou dix ans ? Ne serait-il pas justement intéressant d'identifier dès à présent des secteurs qui ne le sont pas encore mais vont le devenir, ainsi que les ressources dont nous aurons besoin pour les développer ? Tout cela est décidément très gazeux !