Dans notre rapport, nous ne formulons pas de critique sur le soutien à l'export. Avec la faiblesse actuelle de l'euro, qui améliore mécaniquement la position des exportateurs de la zone euro, il s'agit d'un non-sujet. J'attends de voir ce que la BPI peut apporter dans ce domaine. L'idée de procéder à une simplification administrative et de créer un guichet unique, englobant donc aussi le soutien à l'export, était sans conteste une idée salutaire. Peut-être la BPI est-elle un bon cadre pour ce soutien.
J'attire cependant votre attention sur le fait que multiplier les activités et faire feu de tout bois, c'est courir le risque de tout faire mal. Il me paraît difficile de suivre à la fois toutes ces lignes d'investissement comme actionnaire, de prêter, de conseiller les entreprises et de les accompagner à l'export…
Quant aux comités de crédit, je souligne que la BPI se prononce aujourd'hui sur la base de critères qui ne sont pas connus. Qu'ils soient financiers ou d'autre nature, les citoyens doivent avoir accès à cette information. Or aujourd'hui, la direction de la communication institutionnelle nous signale seulement que la BPI n'est pas tenue de l'offrir. Nous ne prétendons pas définir ces critères d'avance, mais une discussion doit au moins s'engager sur eux avec les membres de l'exécutif et avec les parlementaires.
Le cofinancement est une réponse ad hoc et pragmatique à l'absence d'une philosophie d'investissement qui soit inscrite dans le marbre. Il procède d'une décision des dirigeants de la BPI, qui s'épargnent ainsi le soin de conduire leurs propres travaux d'investigation et de due diligence. Le choix qu'elle a fait va à l'opposé de celui de la BERD. Cette dernière investit seule là où le financement privé fait défaut, mais s'efface dès qu'il existe.