Ce débat technique sous-tend une question de fond que vous avez opportunément soulevée, monsieur le président, en évoquant les avantages d'un opérateur unique capable d'assurer la stabilité du réseau et d'absorber les énergies renouvelables. Disons tout de même que l'obligation d'achat a été instituée pour empêcher le développement de systèmes de gestion plus indépendants. C'est là, avec l'obsession nucléaire dans notre pays, le revers de la médaille de l'opérateur unique.
L'effacement n'est qu'une des pistes possibles d'économies d'énergie, et une piste relativement limitée comme l'a souligné M. Yves Jégo, même si elle mériterait d'être explorée dans le cadre de la conception de villes intelligentes réutilisant une partie de l'énergie produite. De deux choses l'une, soit l'on croit à ce dispositif et l'on se donne les moyens de le mettre en oeuvre, quitte à le remettre en cause en cas de dysfonctionnement ; soit on y met des entraves qui l'empêcheront de jamais se développer. Je vous renvoie à la construction d'éoliennes subordonnée au respect d'une distance minimale d'un kilomètre de toute habitation, qui rend – comme par hasard – 80 % du territoire français impropres à toute installation. Je pourrais aussi citer les critères d'accès aux aides à la rénovation thermique. Gardons-nous d'assortir nos dispositifs de critères qui, sans les remettre en cause formellement, en rendent l'application complexe dans les faits. Je suis assez tentée par l'idée d'un dispositif simple, sur lequel il est toujours possible de revenir.