Le diagnostic que nous avions effectué dans nos rapports de décembre 2012 et d'avril 2013 reste d'actualité, tout comme les recommandations que nous y formulions.
Si la plupart des budgets de défense nationaux ont baissé, c'est que, dans les années quatre-vingt-dix, l'Europe espérait voir la chute du mur de Berlin déboucher sur la paix éternelle ; Eltsine et son gouvernement étaient très ouverts, au point que la question de l'adhésion de la Russie à l'Union européenne s'est posée à une époque.
Avec les crises au Moyen-Orient, en Afrique et en Ukraine, la situation est bien différente aujourd'hui et suscite une prise de conscience de plus en plus forte des parlementaires européens. Les opinions publiques commencent aussi à comprendre que l'Union européenne doit se doter d'outils de renseignement et de sécurité. La défense européenne n'est encore qu'un concept mais nous sommes maintenant prêts à entrer dans le dur.
J'ai moi-même interrogé la haute-représentante à propos de la crise institutionnelle et sécuritaire en Libye. Le problème ne saurait être résolu sans une coopération régionale forte entre l'Algérie, l'Égypte, le Tchad et évidemment la Tunisie. Elle a répondu avec précision : il n'est pas question, pour l'instant, d'intervenir militairement en Libye, mais d'aider le gouvernement légal et de travailler avec les pays environnants.