S'agissant de la politique énergétique, on a le sentiment désolant d'avoir vécu une déconstruction, depuis la mise en commun du charbon et de l'acier avec la CECA jusqu'à l'environnement actuel, très souverainiste. Si on a cru régler la situation par les grandes directives de séparation des infrastructures et de l'exploitation, les États s'en accommodent par un certain nombre de subterfuges institutionnels et techniques. Comment peut-on donc avoir une politique intégrée à l'échelle de l'Union ?
La situation des prix de l'énergie dément toutes les prévisions sur lesquelles nous avons fondé notre stratégie de transition énergétique au cours des vingt ou trente dernières années. Comment, dans un environnement de prix historiquement bas, peut-on s'engager dans une politique de transition énergétique ? Cela n'est possible qu'en déplaçant l'objectif, qui ne serait plus la peur de la pénurie mais la volonté de la transition. Dès lors, allons-nous durcir les positions sur le marché du carbone et faire en sorte que le prix de celui-ci permette de réaliser cette transition au travers des prix relatifs ?
Enfin, pourquoi n'envisagez-vous pas un peu de politique industrielle – et non, seulement, de la régulation – autour de quelques grands projets, comme pour l'espace ou les transports ? Ne pourrait-on par exemple décider de développer massivement la filière hydrogène ?