Si les États membres ont des approches différentes, compte tenu de leur climat ou de leur position géographique, pour moi, l'Union européenne est l'union dans la diversité, qui est une source de complémentarité. Cela implique une coordination entre les États membres – et d'utiliser toutes les synergies possibles – pour les décisions importantes, comme, par exemple, choisir un trajet de transition énergétique. Cela veut dire que quand on élabore des mécanismes de capacité, il faut tenir compte de celle des pays voisins, où les pics de demande se produisent à des moments différents. On a ainsi un pic de consommation à dix-neuf heures en France et à vingt-et-une heures en Espagne. Outre les synergies potentielles, il serait également possible de mutualiser des ressources ou projets de recherche. On peut donc mener des politiques nationales en les intégrant dans un ensemble européen et en utilisant tout ce que l'Europe peut apporter de plus en termes d'efficacité.
Le prix du pétrole rend effectivement les politiques d'efficacité énergétique et d'EnR plus chères, mais peut être l'occasion pour certains pays ayant une taxation basse des activités polluantes, comme la France ou l'Espagne, de transférer la charge fiscale de l'emploi vers ces activités. Cela serait aussi très positif en termes de compétitivité et d'emploi.
La plupart des investissements devraient être effectués par les entreprises, le secteur public devant jouer un rôle d'incitation pour des investissements d'intérêt européen. Nous disposons de plusieurs instruments à cet effet : le plan Juncker, les fonds structurels, le programme de recherche et développement et les autres possibilités de financement de la Banque européenne d'investissement (BEI). L'idée du plan Juncker est d'avoir un système comportant un levier de fonds européens uniquement basé sur les garanties apportées aux prêts de la BEI, lesquels représenteraient environ 20 % des investissements nécessaires.