Cela relativise un peu le diagnostic. Il est vrai, comme l'a rappelé Nicolas Sansu, que, par le passé, des taux réels extrêmement élevés ont permis aux créanciers de se constituer des réserves financières colossales. Ce n'est plus le cas aujourd'hui, même si j'ai la conviction que la situation actuelle ne peut pas durer – nous le répétons depuis des années, même si les taux ne font que baisser. Quand on compare l'exécution 2013 et 2014 de l'ensemble des comptes publics, on constate que les frais financiers, c'est-à-dire les intérêts de la dette, diminuent légèrement en valeur courante alors qu'il a fallu financer plus de 80 milliards d'euros supplémentaires pour couvrir le déficit de quatre points de 2014. Autrement dit, la dette a augmenté, mais les frais financiers ont diminué parce que l'économie liée au refinancement par des prêts à 1 % de la fraction en capital de nos 2 000 milliards d'euros tombés en 2014 – constituée pour partie par des emprunts contractés lors de la crise financière à 3 ou 4 % – est plus importante que le surcoût lié à l'accroissement de l'endettement. À l'évidence, il s'agit d'une situation...