Intervention de Olivier Audibert Troin

Réunion du 18 mars 2015 à 9h30
Commission de la défense nationale et des forces armées

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaOlivier Audibert Troin :

Je vous remercie pour votre exposé Mon général. J'aurais trois questions précises à vous poser.

Suite aux événements en Ukraine, l'OTAN a annoncé, il y a quelques semaines, vouloir passer ses effectifs de 15 000 à 30 000 hommes. Dans quelle mesure l'armée de terre française sera-t-elle impliquée en termes d'effectifs ?

Sur le coût des OPEX et plus précisément sur son dépassement : avez-vous chiffré ce dépassement au titre de 2015 ? Par ailleurs quel est le coût annuel des opérations intérieures et notamment de Sentinelle ?

S'agissant de la soutenabilité de l'activité, vous avez évoqué une surconsommation du capital opérationnel – nous partageons tous ici cette crainte –, vous avez parlé des risques encourus par nos hommes – des risques que l'on pourrait presque qualifier de psychosociaux –, vous avez souligné l'absence des militaires de leur foyer un jour sur trois voir un jour sur deux, vous avez parlé d'exercices annulés, de préparation aux missions qui, si elles ne sont pas annulées, sont extrêmement réduites, etc. Comme vous le savez peut-être, nous avions travaillé avec notre ancienne collègue Émilienne Poumirol sur le suivi des blessés, et particulièrement sur les syndromes post-traumatiques. Tous ces facteurs, auxquels j'ajoute la fatigue physique ou encore un turnover en OPEX beaucoup trop rapide, constituent des facteurs aggravants de syndrome post-traumatique. Or, lorsqu'un soldat en est atteint, dans 75 % des cas il ne revient pas dans l'institution militaire alors qu'il s'agit de soldats formés et aguerris. Le contexte actuel risque d'aggraver ce risque. Comment le prenez-vous en compte ?

Je souhaiterais faire un commentaire particulier sur le nouveau modèle que vous avez présenté. Vous avez déclaré que, « aujourd'hui c'est l'actualité qui commande ». Nous le comprenons, mais vous comprendrez à votre tour que cela nous inquiète dès lors que le Livre blanc et la LPM sont faits pour anticiper le moyen voire le long terme. Or nous sommes actuellement dans une gestion de l'urgence, ce qui constitue une réelle préoccupation pour nous et pour notre modèle d'armée. À cet égard, vous n'avez pas répondu quant au calendrier et quant aux modalités de mise en oeuvre de ce nouveau modèle.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion