Le système est très complexe, car il existe des professionnels pour chaque prestation : l'État est compétent en matière de logement et d'hébergement, le département l'est pour telle allocation, la CAF pour telle autre, etc. Lorsque nous avons tenu nos réunions au niveau territorial, les personnes en situation de pauvreté nous ont indiqué qu'elles avaient un interlocuteur différent pour chaque problème. Il s'agira en effet d'un sujet central pour les États généraux du travail social. Ne pourrait-on pas envisager que le suivi d'une personne donnée soit confié au premier interlocuteur auquel elle s'adresse ?
Dans la feuille de route pour les années 2015 à 2017, le Premier ministre a repris la notion d'accompagnement, qui ne figurait pas dans la première feuille de route. Faut-il aller jusqu'à créer un droit à l'accompagnement ? En la matière, le droit au logement opposable a un peu traumatisé tout le monde. En tout cas, il faut mettre en place un système qui permette d'accompagner les personnes dans la durée. D'autant qu'elles sont obligées de raconter leur vie à chaque nouvelle démarche, ce qui est parfois très dur psychologiquement, ainsi que plusieurs d'entre elles nous l'ont fait remarquer. Elles préféreraient que les services se mettent d'accord entre eux plutôt que d'invoquer le secret professionnel ! Nous allons tenter de répondre à ces difficultés en travaillent sur la notion d'accompagnement, mais c'est plus facile à dire qu'à faire.