Intervention de général Denis Mercier

Réunion du 15 avril 2015 à 9h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

général Denis Mercier, chef d'état-major de l'armée de l'air :

Merci, madame la présidente. Je suis heureux de pouvoir partager une nouvelle fois avec votre commission la satisfaction qui est la mienne d'être à la tête d'aviateurs qui démontrent leur professionnalisme partout où ils sont engagés, sur le territoire national comme en opérations extérieures (OPEX), et qui continuent d'assurer pleinement toutes les missions qui leur sont confiées, dans ces temps où l'armée de l'air se modernise.

Depuis ma dernière audition devant vous il y a six mois, l'engagement opérationnel de l'armée de l'air s'est encore renforcé. Il est aujourd'hui supérieur à ce qui est prévu dans ses contrats opérationnels, dans de nombreux domaines et dans la durée. L'armée de l'air assure sans discontinuer ses missions permanentes sur le territoire national – on a tendance à les oublier. Depuis le début de l'année, dans le cadre des missions de sauvegarde, elle a mené douze opérations héliportées, qui ont permis de sauver dix vies.

L'alerte de sûreté aérienne concerne aujourd'hui en permanence sur notre territoire, je le rappelle, huit avions de chasse, cinq hélicoptères, quatre centres de détection et de contrôle, neuf bases aériennes, un AWACS – Airborne Warning and Control System ou système de détection et de commandement aéroporté –, un avion ravitailleur, sans oublier les systèmes de défense sol-air et les systèmes de détection et de contrôle tactiques. Au cours des trois premiers mois de l'année, nous avons procédé à 231 décollages sur alerte pour la protection du territoire national, 55 d'hélicoptères et 176 d'avions de chasse, dont deux – je le souligne – pour l'interception de bombardiers russes entrés en Manche.

La capacité de mobilisation instantanée de l'armée de l'air sur le territoire national est au coeur de ses missions permanentes. La mission de dissuasion, en particulier, nécessite une forte permanence de notre personnel. Chaque jour, près de 4 000 aviateurs – 3 800 relevant du budget opérationnel de programme « Air » et 200 hors des structures de l'armée de l'air – sont impliqués dans les missions intérieures, qui sont, entre autres : la posture permanente de sûreté (PPS) ; la neutralisation et la destruction des engins explosifs (NEDEX) ; la recherche et le sauvetage – Search and Rescue (SAR) – ; la protection nucléaire, radiologique, biologique et chimique (NRBC) ; le plan Vigipirate. Au titre de celui-ci, des aviateurs patrouillent régulièrement à Orly, ainsi que nous venons de le mentionner, mais aussi à Bordeaux et à Toulouse. Quatre mille aviateurs : tel est, depuis longtemps, le niveau de notre engagement en métropole.

S'y ajoutent 500 aviateurs relevant des forces de souveraineté qui sont engagés en permanence dans des dispositifs tels que Harpie – contre l'orpaillage clandestin – et Titan – pour la protection du centre spatial – en Guyane, ainsi que les aviateurs en alerte pour assurer les missions de transport d'urgence, notamment les évacuations sanitaires de nos militaires blessés. Nous assurons ainsi une ou deux missions d'évacuation par semaine, chacun de nos militaires ayant la garantie, où qu'il se trouve dans le monde et quelle que soit son armée, d'être rapatrié en toute sécurité dans un hôpital parisien en moins de vingt-quatre heures.

Protéger la France, c'est aussi agir en amont loin de nos frontières. La problématique terroriste se traite à la source, et c'est tout le sens de l'engagement de l'armée de l'air dans les OPEX, notamment Barkhane dans la bande saharo-sahélienne et Chammal en Irak. Même si ce n'est pas le seul indicateur de notre activité opérationnelle, le nombre de munitions tirées par les appareils de l'armée de l'air dans la bande saharo-sahélienne et en Irak est révélateur de l'intensité des missions. S'y ajoutent les missions effectuées par nos camarades de la marine en Irak. Depuis notre dernière rencontre, nous avons procédé en un temps record à un déploiement sur la base H5 en Jordanie. Ce positionnement des Mirage 2000D au plus près du théâtre irakien nous offre encore plus de réactivité.

Dans ces missions, l'armée de l'air met en oeuvre la totalité de ses capacités : frappes aériennes, forces spéciales, ravitaillement en vol, transport tactique et stratégique, renseignement, hélicoptères, commandement et conduite des opérations. C'est une source de satisfaction. La manière dont s'effectuent le commandement et la conduite des opérations montre bien que l'armée de l'air inscrit son action dans un continuum entre la sécurité intérieure et la sécurité extérieure. Pour la partie aérienne, toutes les opérations effectuées sous commandement français sont planifiées et commandés depuis le Centre national des opérations aériennes (CNOA) de Lyon. Celui-ci assure non seulement la PPS, mais aussi, sous différents commandements interarmées, la planification, le commandement et le contrôle opérationnel de tous les moyens aériens engagés notamment en Afrique, ce qui nous permet de mutualiser véritablement les moyens humains et matériels, tout en étant beaucoup plus réactifs.

Cet engagement est un défi permanent : rarement l'armée de l'air s'est déployée sur autant de sites et a coordonné son action sur des espaces aussi vastes. La bande saharo-sahélienne est, je le rappelle, plus étendue que l'Europe : les Rafale qui décollent chaque jour de N'Djamena pour se rendre au nord du Mali puis revenir à leur point de départ parcourent la même distance que s'ils effectuaient un aller-retour entre Istanbul et la Belgique. Compte tenu de la multiplicité des théâtres sur lesquels nos aviateurs interviennent, nous dépassons aujourd'hui le cadre des contrats opérationnels fixés par le Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale de 2013. Pour le neuvième mois consécutif, nous serons au-delà des volumes prévus dans la situation opérationnelle de référence du Livre blanc.

Ces opérations plus nombreuses sur des sites multiples impliquent la mobilisation d'autant de spécialistes du commandement et de la conduite des opérations, des systèmes d'information et de communication, de la protection, de l'appui au déploiement, sans oublier l'indispensable personnel de soutien. Nous sommes fiers de cet engagement opérationnel, mais force est de constater qu'il est associé à une surconsommation du potentiel technique et humain.

Du point de vue technique, nous faisons face à deux problèmes : une suractivité et une surintensité. La suractivité représente l'activité réalisée au-delà de celle qui a été programmée et budgétée. Ainsi, l'activité de la flotte de chasse en OPEX passerait, selon nos prévisions, de 6 500 heures de vol en 2014 à près de 12 000 heures en 2015, soit un doublement. Une grande partie de cette activité est régénérable, mais à condition d'être prise en charge financièrement. Nous demandons que, sur ces 12 000 heures, 4 000 soient couvertes par le décret d'avance relatif aux OPEX. Le reste est déjà couvert par les heures de vols qui avaient été budgétées pour l'activité normale de nos pilotes.

Sur certaines flottes anciennes – je pense notamment aux C160 et aux ravitailleurs C135 –, nous ne pouvons pas générer une activité suffisante pour honorer tous nos contrats opérationnels. Nous transférons donc pratiquement toute l'activité sur les OPEX, ce qui pose un problème de « vases communicants » : c'est l'entraînement quotidien, notamment celui de nos jeunes équipages en métropole, qui en fait les frais.

Quant à la surintensité, elle correspond à une usure prématurée des matériels, à une surconsommation de munition, etc. Par exemple, les hélicoptères et les moteurs des C130 utilisés dans la bande saharo-sahélienne vieillissent prématurément à cause du sable.

Du point de vue humain, le tempo opérationnel soutenu a un impact fort sur notre personnel. Ainsi, 30 % du personnel sur Mirage 2000D est projeté en opérations en permanence. Pour une grande partie de nos spécialités, la norme est devenue deux à trois détachements par an, soit plus de six mois sur douze en OPEX, ce qui n'est pas sans poser des problèmes.

Les exigences de nos engagements actuels sollicitent également de nombreuses unités sans doute moins visibles, mais dont le savoir-faire est indispensable à la conduite de nos opérations. Je pense notamment au Groupement aérien d'appui aux opérations (GAAO), qui a refait en un mois toutes les installations de la base jordanienne, construisant notamment six abris pour nos avions, un hangar de maintenance et un dépôt de munitions aux normes européennes. Une partie de ces hommes hautement qualifiés et très compétents étaient arrivés directement de Bamako, sans repasser par chez eux. De même, les spécialistes du Groupement tactique des systèmes d'information et de communication (GTSIC), qui ont été capables d'établir en un temps record des liaisons de données entre nos avions, nos drones et les centres de Lyon et de N'Djamena, passent pour certains entre 200 et 250 jours par an hors de leurs foyers. Je pense aussi au 25e régiment du génie de l'air, qui a refait récemment la piste de Madama, au nord du Niger.

Quand ils reviennent d'OPEX, beaucoup de ces aviateurs, notamment ceux des unités combattantes, ne rentrent pas chez eux : ils rejoignent les bases aériennes pour assurer la défense du territoire national, au titre de la PPS ou de la dissuasion nucléaire. Je rappelle à ce titre la polyvalence extraordinaire de nos équipages de Rafale : ainsi, ceux qui assurent la posture de dissuasion participent aussi à la permanence opérationnelle dans le cadre de la PPS, et sont déployés en Afrique et en Irak pour des missions de bombardement ou de reconnaissance. Sans cette polyvalence, nous ne serions pas capables de tenir cet engagement dans la durée.

Telle est la réalité que nous vivons depuis longtemps et que nos camarades de l'armée de terre découvrent aujourd'hui. Nous partageons avec eux les organisations que nous avons mises en place pour y faire face.

Le spectre des missions des aviateurs est toujours plus étendu, y compris en métropole. Par exemple, à la suite de l'accident de l'Airbus A320 dans les Alpes, nous avons mis en place une bulle de protection avec nos avions de combat et nos hélicoptères, et déployé un AWACS qui a assuré pendant plusieurs jours la coordination de tout ce qui volait dans l'espace aérien au-dessus de la zone de l'accident.

Cet engagement supérieur à ce qui est prévu dans les contrats opérationnels, conjugué au défi de la durée, a des conséquences opérationnelles importantes. Certains savoir-faire opérationnels sont fragilisés.

Ma priorité, aujourd'hui, c'est la régénération, notamment la préparation des jeunes équipages. Car c'est avant tout leur activité qui est affectée, notamment lorsqu'ils servent sur des flottes anciennes qui ont des problèmes de disponibilité : les jeunes pilotes de transport ne volent plus que 150 heures par an au lieu de 400, ceux des ravitailleurs C135 seulement 120.

Nous rencontrons moins de problèmes pour nos jeunes équipages de chasse, notamment parce que la disponibilité des Rafale – je tiens à le souligner – n'a jamais été aussi bonne : elle atteint régulièrement le niveau que nous souhaitions, tout en diminuant le coût à l'heure de vol. J'ai effectué un vol sur Rafale la semaine dernière, et il y avait trente Rafale disponibles sur le parking, autorisant un entraînement de grande ampleur qualitative et quantitative pour nos équipages. Cette situation est le fruit non pas du hasard, mais de gros efforts que nous avons consentis. Nous ne pouvons pas faire la même chose avec nos flottes anciennes.

Par ailleurs, je me félicite des grands contrats conclus à l'export. Ils étaient nécessaires : la LPM, je le rappelle, était construite sur cette hypothèse. Ces contrats sont bénéfiques car ils permettront de sécuriser les modèles d'armées définis par le Libre blanc. C'est en même temps une vraie reconnaissance de la qualité du matériel que nous utilisons en opérations – je la confirme devant vous – et de la performance de notre industrie de défense.

Cependant, ce soutien aux exportations vient s'ajouter à nos contrats opérationnels : il nous donne des charges supplémentaires, en particulier en matière de formation. Nous fournirons cet effort, mais nous devons nous assurer qu'il sera compensé afin de garantir la modernisation de nos forces telle qu'elle est prévue par la LPM, ainsi que la remontée de l'activité opérationnelle et la montée en puissance de notre deuxième escadron de Rafale à vocation nucléaire, qui doit être opérationnel en 2018, ainsi que le Président de la République l'a réaffirmé à Istres.

Dans ce contexte, nous mettons en place des solutions palliatives. Nous nous efforçons notamment de répartir la charge sur la totalité de l'armée de l'air pour tenir dans la durée. Par exemple, nous étudions l'utilisation de Mirage 2000C et 2000N en OPEX afin d'alléger la charge des escadrons de Mirage 2000D. Nous ferons ainsi voler des patrouilles composées de Mirage 2000D – qui disposent d'un pod permettant de guider les bombes – et de Mirage 2000C ou 2000N – qui ne peuvent pas emporter de pod, mais peuvent larguer des bombes.

Je dis tout cela sans me plaindre : ce n'est nullement mon propos. Les aviateurs assument l'ensemble de ces missions avec un sens remarquable de l'engagement. Mais, dans ce contexte opérationnel très dense, il importe plus que jamais – tel est l'objet du message que je vous adresse – de poursuivre le plan stratégique que nous avons engagé depuis trois ans dans l'armée de l'air : il permettra d'inscrire toutes ces actions dans la durée, en faisant autrement.

Baptisé « Unis pour faire face » et lancé en 2013, ce plan stratégique a connu plusieurs phases. Il est décliné aujourd'hui en une quarantaine de projets concrets, suivis chacun par un directeur de projet. Avec cette troisième année de mise en oeuvre, nous entrons dans sa phase de consolidation, qui doit nous amener jusqu'en 2020 et, surtout, nous permettre de préparer l'avenir au-delà de cette date. Nous avons organisé cette démarche volontariste autour de quatre axes d'efforts : la simplification des structures, la modernisation des capacités et de la préparation opérationnelle, le développement de nouveaux partenariats et la valorisation de nos aviateurs – ce dernier axe n'étant pas le moindre.

La mise en oeuvre du premier axe, la simplification des structures, a largement débuté. Les deux commandements organiques de l'armée de l'air – le commandement des forces aériennes (CFA) et le commandement du soutien des forces aériennes (CSFA) – ont fusionné en 2014 en un seul, qui sera chargé de la préparation de toutes les forces. Dès l'été prochain, le « CFA 2015 » s'installera sur la base de Bordeaux-Mérignac, qui abrite déjà le pôle conduite de la SIMMAD – structure intégrée de maintien en condition opérationnelle (MCO) des matériels aéronautiques du ministère de la Défense. Cette colocalisation permettra d'optimiser le MCO des matériels en tenant compte de l'activité des forces. Tel est mon leitmotiv : nous devons faire « coller » la disponibilité de nos appareils à notre activité, le critère de la seule disponibilité n'étant pas pertinent. La remontée de l'activité opérationnelle constitue, je le rappelle, une de mes principales priorités.

Sur trois bases aériennes majeures, Nancy, Istres et Avord, nous avons lancé, dès l'été 2014, un nouveau modèle d'organisation intitulé « base aérienne XXI » – pour XXIe siècle. Il s'agit de donner aux commandants de bases les moyens d'exécuter les missions intérieures et extérieures à partir de leur base avec une grande réactivité et en prenant en compte l'interarmisation du soutien.

Jusque dans les années 1990, les bases aériennes étaient organisées de telle façon que les commandants puissent faire la guerre depuis leur base, en totale autonomie. Puis, avec la fin de la Guerre froide, nous avons commencé à exécuter des missions à l'étranger – en Irak, en Bosnie-Herzégovine – à partir de terrains extérieurs. Ainsi, nous n'opérions plus à partir de nos propres bases, hormis pour les missions de PPS et dissuasion. Nous avons pris cet élément en compte dans la structure des bases en supprimant les escadres. Cependant, avec l'amélioration des capacités, et compte tenu du niveau de réactivité désormais exigé de nous, notamment pour les dernières opérations, nous effectuons de nouveau un nombre croissant de missions depuis nos bases aériennes situées en métropole. Nous réorganisons donc ces bases en recréant des escadres et en réinstallant de petits dépôts de munitions, de telle sorte que les commandants puissent exercer leurs responsabilités en subsidiarité depuis leur base, pour les missions extérieures comme pour les missions intérieures.

Rappelons que les premières missions en Libye et au Mali ont été conduites depuis nos bases aériennes en métropole, et que celles des Rafale au-dessus de l'Irak le sont en grande partie depuis notre base d'Abou Dabi. De même, les AWACS qui réalisent des missions au large de l'Ukraine décollent de la base d'Avord et y reviennent. Quant aux A400M, nous ne les prépositionnerons pas : ils effectueront toutes leurs missions depuis la base d'Orléans. La base aérienne est aujourd'hui un système de combat à part entière, y compris pour les opérations extérieures.

Les premiers retours des trois bases aériennes qui sont passées dans le nouveau système sont très positifs. Les escadrons de la base de Nancy nous indiquent que cette réorganisation les a beaucoup déchargés et qu'elle leur a donné de la sérénité dans leur déploiement. Sur la base d'Istres, la disponibilité de nos tankers (disponibles hors niveau de soutien industriel) a augmenté grâce à la recréation de l'escadre. Ces résultats nous encouragent à continuer. En 2015, nous aurons étendu le modèle « base aérienne XXI » à la quasi-totalité des bases de l'armée de l'air.

Deuxième axe : la modernisation de nos capacités. L'escadron « Touraine », premier escadron de transport équipé d'A400M Atlas, continue à recevoir des appareils. Il dispose aujourd'hui de six avions, le septième devant arriver d'ici deux ou trois semaines. Cette modernisation permet, en parallèle, de simplifier le réseau des bases de transport. En 2016, nous ne disposerons plus que de deux grands pôles de transport : le pôle A400M et opérations spéciales à Orléans et le pôle cargo léger et moyen à Évreux, où nous allons transférer les CASA actuellement basés à Creil. Ce regroupement de spécialistes de la maintenance aéronautique au sein d'un escadron de soutien unique sur la base d'Évreux optimisera des compétences qui se raréfient.

L'A400M, je le répète, est un avion bien né. Aujourd'hui, il représente déjà un atout pour nos missions logistiques. Ma principale priorité concernant cette flotte est désormais l'arrivée des capacités tactiques, en particulier d'autoprotection, qui était prévue pour 2015, mais qui a pris du retard. Je suis aussi très attentivement la modernisation des C130. Celle-ci est double. Elle est, d'une part, d'ordre réglementaire : il faut donner à ces avions anciens la possibilité de s'inscrire dans la circulation aérienne générale, compte tenu des nouvelles normes. Elle est, d'autre part, opérationnelle : ces appareils doivent continuer à répondre aux besoins des forces spéciales dans les meilleures conditions.

Nous continuons à réceptionner des Rafale. Cette année, nous n'en recevrons qu'un seul au lieu de sept, car six seront prélevés au profit de l'Égypte. Nous l'avons accepté, bien sûr, car il était nécessaire d'aider l'export. Cependant, pour l'avoir vu avec l'industriel, nous savons que celui-ci a la capacité de nous « rembourser » ces six appareils avant la fin de la LPM : trois en 2017, trois en 2018. Puisque c'est possible, il faut le faire, d'autant que ces avions ont été presque intégralement financés.

D'autre part, nous manquons encore de visibilité en ce qui concerne le contrat passé avec l'Inde. Ceci ne devrait pas entrer en conflit avec nos propres commandes, mais je reste vigilant sur ce sujet car deux années blanches étaient prévues en ce qui concerne les livraisons de Rafale à notre armée : 2016 et 2017. Elles étaient destinées à l'export. Les objectifs en la matière sont aujourd'hui atteints, grâce aux deux contrats conclus.

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