L'industriel n'a rien à gagner à prélever tous les avions qu'il vend à l'étranger sur nos commandes : les exportations doivent contribuer à augmenter la production. C'est d'ailleurs dans notre intérêt à tous.
J'en viens à l'impact sur les forces aériennes stratégiques. Nous avons commencé à monter en 2015 l'escadron de Rafale à vocation nucléaire qui doit être opérationnel en 2018 pour remplacer celui de Mirage 2000N. Sur les six Rafale biplaces prélevés au profit de l'Égypte, trois étaient destinés à cet escadron. Pour qu'il n'y ait pas d'impact sur la montée en puissance de l'escadron, il faut donc que trois Rafale nous soient livrés en 2017 – encore une fois, nous savons que c'est possible.
La montée en puissance de cet escadron, est particulièrement délicate à gérer, car les qualifications nucléaires des équipages et des mécaniciens se périment assez rapidement. Nous avons ajusté notre plan de formation – qui doit tenir compte du tuilage entre l'escadron de Mirage 2000N et le nouvel escadron de Rafale, ce qui est indispensable pour maintenir notre posture de dissuasion – et avons décalé les qualifications de certains de nos aviateurs. Conformément à l'ordre édicté par le Président de la République, le deuxième escadron de Rafale à vocation nucléaire sera opérationnel en 2018.
Monsieur Vitel, lors de ma dernière audition, j'avais en effet exprimé une crainte concernant l'obsolescence des radars. Depuis lors, nous avons été entendus : la commande notamment de deux radars GM406 pour Lyon et Nice et d'un radar GM403 pour la côte sud a été entérinée dans le budget 2015. Cela va nous permettre de moderniser nos capacités en la matière, ce qui est une bonne chose.