Je pense que nous pourrons nous accorder sur le fait que, si l'on peut être Président de la République à dix-huit ans, on peut aussi être sénateur.
Le Sénat réformé ne peut selon moi se limiter à n'être qu'une chambre consultative. Il doit garder un pouvoir d'initiative, au même titre que l'Assemblée nationale. Je ne suis pas favorable à ce qu'il y ait une répartition des tâches entre ces deux chambres, ce qui les priverait, l'une comme l'autre, d'échanges qui ont tout leur intérêt. Je fais néanmoins une exception pour les études d'impact, qui pourraient être une prérogative du Sénat, devenu chambre du temps long.
Élue à l'Assemblée nationale, je considère que les députés ont le devoir d'entretenir le contact avec les citoyens. C'est au coeur de nos circonscriptions que s'acquiert notre légitimité, et il ne faudrait pas considérer, si le Sénat devient la chambre représentative de la diversité, que nous puissions nous affranchir de cette obligation. Dès qu'en 2017 la généralisation du non-cumul nous en donnera le loisir, nous devrons oeuvrer à approfondir sur le terrain la démocratie participative et la co-construction de la loi avec les citoyens.