Intervention de Sergio Coronado

Séance en hémicycle du 6 mai 2015 à 15h00
Questions au gouvernement — Cuba

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSergio Coronado :

C’est la première fois qu’un chef d’État français se rend sur l’île, dans un contexte inédit : en effet, les relations entre les États-Unis et Cuba sont en voie de normalisation depuis que Barack Obama et Raúl Castro, dans deux discours concomitants, le 17 décembre dernier, ont annoncé un rapprochement historique entre leurs deux pays, dont les relations diplomatiques étaient rompues depuis 1961.

Les déplacements présidentiels successifs, le troisième à ce jour sur le continent, ont permis de renouer un dialogue apaisé avec des partenaires latino-américains, avec qui la relation s’était dégradée.

Notre pays dispose d’un réseau culturel d’une grande densité sur le continent sud-américain, avec notamment les plus importantes Alliances françaises du monde et un réseau éducatif dont l’excellence est reconnue, même s’il a traversé récemment quelques crises. Quant à notre réseau diplomatique, malgré la priorité affichée, il subit des fermetures de postes consulaires et des réductions de personnel.

L’éducation et la culture sont les deux piliers de notre présence sur un continent qui considère, depuis les Lumières et la révolution de 1789, que la voix de la France compte et qui a gardé en mémoire le voyage triomphal du général de Gaulle en 1964.

Au-delà des relations commerciales, qui sont le coeur de la diplomatie économique depuis bientôt trois ans, pouvez-vous nous dire, en ce qui concerne Cuba, quelle est la position du gouvernement français face à ce que l’on appelle la position commune de l’Europe et qui conditionne toute coopération à des avancées en matière de libertés, de droits civiques et de réformes politiques ? Ce texte est toujours en vigueur et son abrogation ne peut être décidée qu’à l’unanimité.

Plus largement, s’agissant des droits de l’homme, la France est attendue sur un continent qui, dans un contexte de progrès et d’améliorations, connaît encore de graves difficultés. C’est le cas au Mexique, avec 25 000 disparitions forcées depuis vingt ans et le massacre de 43 élèves enseignants de l’école normale d’Ayotzinapa en septembre dernier, ou encore au Guatemala, où la justice tente de mener à bien un procès pour génocide contre d’anciens dirigeants.

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