Ma question s’adresse à M. le Premier ministre.
Ce week-end, 5 800 migrants ont été secourus en Méditerranée. Ce drame fait suite aux 800 morts du 19 avril entre les côtes libyennes et l’Italie. Depuis le 1erjanvier, plus de 1 600 migrants sont morts ou ont disparu en tentant de rejoindre l’Europe, et l’année 2014 a vu la mort de 3 279 personnes, transformant la Méditerranée en cimetière.
L’Italie a interpellé les pays membres de l’Union européenne, leur enjoignant de se saisir enfin de la question migratoire.
Les pays du sud de l’Europe, l’Italie et la Grèce en particulier, sont en effet confrontés à une situation ingérable, sur fond de disparités de plus en plus marquées en matière d’accueil.
Cette situation inhumaine soulève un paradoxe, car si l’Union européenne peine à s’inscrire dans une logique de coopération et de solidarité, elle ne se prive pas, dans le même temps, de faire la leçon à ces mêmes pays pour imposer des politiques d’austérité aux effets économiques et sociaux dévastateurs, faisant fi de la solidarité humanitaire élémentaire.
La dette est pourtant mythifiée, brandie dès lors qu’il s’agit de mener une politique de justice sociale, humaine et créatrice de richesses pour le plus grand nombre.
Cette situation n’est plus acceptable.
Nous avons déposé une proposition de résolution européenne qui viendra en discussion demain. Elle vise à faire la lumière sur les causes de l’endettement, à soulever les enjeux de la restructuration des dettes publiques et des modes de financement de l’action publique pour s’affranchir de la tutelle des marchés.
Pour donner un nouveau souffle au projet social européen, il est indispensable de privilégier la coopération par rapport à la concurrence, la solidarité par rapport aux égoïsmes et la fraternité par rapport à la haine.
Ma question est simple : le Gouvernement est-il prêt, en ce sens, à soutenir notre proposition de résolution ?