Intervention de Alain Suguenot

Séance en hémicycle du 6 mai 2015 à 15h00
Questions au gouvernement — Politique du gouvernement

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlain Suguenot :

Ma question s’adresse à M. le Premier ministre.

La Commission européenne nous a prédit une croissance de 1,1 % pour 2015, soit un peu plus de 0,10 % de mieux que prévu.

Par les temps qui courent, vous semblez vous en satisfaire. Mais la réalité est tout autre et la tendance n’est pas à l’embellie. La Commission précise d’ailleurs que l’Allemagne fera beaucoup mieux, avec 1,9 %, comme le Royaume-Uni, avec 2,6 %, la moyenne des pays de la zone euro se situant à 1,5 %.

Nous sommes donc encore les derniers de la classe. Pire : les prévisions de l’Union européenne révèlent que nos investissements vont encore baisser de 0,6 % cette année, quand ils progressent de 2,6 % en moyenne pour les pays de l’Union. Le solde de la balance courante sera également dans le rouge, à hauteur de 0,9 %. Nous sommes donc encore inquiets.

Monsieur le Premier ministre, c’est aujourd’hui le troisième anniversaire de François Hollande à l’Elysée – les trois ans du « Moi, président, je réduirai le chômage », les trois ans de la promesse du redressement des comptes.

Si tous les autres pays vont mieux que le nôtre, c’est parce que vous avez réussi l’exploit d’asphyxier l’économie et le pouvoir d’achat des ménages par une augmentation massive des impôts et, hélas, la multiplication des contraintes.

La situation ne peut pourtant, vous le dites vous-même, être plus favorable : les taux d’intérêt sont bas, le prix du pétrole a baissé de moitié et la planche à billets de la Banque centrale européenne fonctionne à tout-va. Malgré cela, en France, la croissance est deux fois plus faible qu’ailleurs et nous continuons, mois après mois, à créer du chômage.

Monsieur le Premier ministre, l’un des vôtres a dit récemment que si les courbes ne se transformaient pas en courbatures, le ciel vous serait promis en 2017. Je crains que ce ne soit le purgatoire pour les Françaises et les Français.

Vous le savez, Bruxelles voudrait des réformes, notamment sur l’UNEDIC, et une véritable ardeur dans la réforme du marché du travail. Monsieur le Premier ministre, quand allez-vous enfin engager les mesures nécessaires, et ne plus nous bercer d’illusions ?

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