Ma question s’adresse à M. le ministre des affaires étrangères. En tant que président du groupe d’amitié France-Burundi à l’Assemblée nationale, j’y associe l’ensemble des membres du groupe d’amitié.
Monsieur le ministre, je souhaite attirer votre attention sur la situation au Burundi depuis l’investiture du Président Pierre Nkurunziza comme candidat à l’élection présidentielle qui se déroulera le 26 juin prochain.
Le président a été élu en 2005 après la signature des accords d’Arusha, qui ont mis fin à dix ans de guerre civile et de conflit ethnique entre Tutsis et Hutus.
Ces accords et la Constitution limitent à deux le nombre de mandats présidentiels. L’opposition estime ainsi qu’un nouveau mandat du Président sortant, élu par le Parlement en 2005 et réélu au suffrage universel direct en 2010, serait contraire à la Constitution, ce que le camp du Président conteste.
La Cour constitutionnelle s’est prononcée hier et a validé la nouvelle candidature du Président. L’arrêt a été signé par six de ses sept juges de la Cour, un vice-président de cette Cour ayant quitté le pays en dénonçant des pressions exercées sur celle-ci.
Depuis plusieurs jours, les opposants à cette candidature manifestent dans les rues de Bujumbura. Ces manifestations ont donné lieu à de violents affrontements avec la police. Dix civils et quatre membres des forces de sécurité ont été tués.
Cette situation est très préoccupante. L’élection présidentielle et les élections législatives doivent être celles de la pluralité de la représentation nationale après le boycott du scrutin par l’opposition en 2010. Il serait dramatique que ce scrutin plonge à nouveau le pays dans le chaos.
Depuis le début de la contestation, plusieurs pays européens et africains ont appelé le chef de l’État sortant à ne pas se représenter. Les États-Unis et l’ONU ont exprimé leurs inquiétudes.
Pouvez-vous me dire la position du Gouvernement français ? Comment la communauté internationale peut-elle agir afin d’éviter l’escalade de la violence et faire revenir le calme et la sérénité au Burundi ?