Vous avez raison, monsieur le député, la situation sur le terrain est très préoccupante au Burundi. Des heurts quotidiens opposent forces de police et manifestants. On compte une dizaine de morts et plus de 30 000 personnes ont quitté le pays en quelques jours.
Comme vous l’avez indiqué, le parti au pouvoir a désigné à la fin du mois d’avril l’actuel chef de l’État comme candidat à un troisième mandat. Or il existe une divergence dans l’interprétation de l’accord d’Arusha, qui date de 2000, entre le parti présidentiel et la Cour constitutionnelle d’une part, l’opposition et la société civile d’autre part, quant à la possibilité d’accomplir un troisième mandat.
Face à cette situation, la communauté internationale ne reste pas passive. L’Union africaine appelle à la fin des violences, au désarmement et au respect de la décision de la Cour constitutionnelle. Une mission d’anciens chefs d’État africains est actuellement en cours. Les Nations unies et l’Union européenne tentent elles aussi de récréer du dialogue politique.
La France appuie ces messages d’apaisement et rappelle la nécessité d’élections transparentes et pacifiques. Car l’enjeu, monsieur le député, est bien de préserver la crédibilité du processus électoral, la démocratisation du pays et le modèle politique du Burundi. Il est important et indispensable de préserver les progrès accomplis par le pays depuis dix ans.