Monsieur le président, monsieur le ministre, messieurs les secrétaires d’État, mes chers collègues, depuis l’élection de François Hollande à la présidence de la République en 2012, une profonde réorientation de l’Europe a été amorcée. Cette réorientation commence à porter ses fruits dans notre pays, mais aussi au niveau de l’Union européenne où un changement d’état d’esprit a été constaté.
Des avancées significatives pour la croissance et l’investissement sont à mettre au crédit de la France, avec le soutien de la gauche européenne. L’austérité n’est plus la norme, la relance par l’investissement et la lutte contre le chômage sont devenues les nouvelles priorités assumées de l’Union européenne. Le plan d’investissement européen de 300 milliards d’euros, la pérennisation de la garantie jeunesse, la révision de la directive européenne sur le détachement des travailleurs, l’assouplissement de la politique monétaire de la Banque centrale européenne et la lutte contre l’optimisation et l’évasion fiscales ne sont que quelques-unes des réussites dont nous pouvons tirer de la fierté.
Pour ancrer durablement ce changement en Europe et l’incarner pour les citoyens, il est aussi temps de faire avancer l’Europe sociale. La France peut et doit naturellement être à l’avant-garde d’avancées concrètes en matière sociale à l’échelle de l’Union européenne.
Une première proposition pourrait être la mise en place d’un pilier européen d’assurance chômage dans la zone euro. Cette assurance serait financée par un fonds commun alimenté par les États membres de la zone euro, qui permettrait également de réduire l’importance des chocs macroéconomiques.
Une seconde proposition, la plus urgente et celle sur laquelle je souhaite vous interroger, monsieur le ministre, est l’adoption du salaire minimum dans toute l’Europe. L’Allemagne a franchi le pas, d’autres doivent le faire. Un salaire minimum dans chaque pays, calculé en fonction du salaire médian, soutiendrait le pouvoir d’achat des salariés et limiterait le dumping social insupportable qui existe entre les États membres et nuit tant aux salariés qu’aux entreprises et aux budgets des États.
L’adoption d’une telle mesure constituerait un signal fort de solidarité européenne renouvelée. C’est pourquoi je souhaite savoir si la France compte porter et soutenir la mise en place d’un salaire minimum européen auprès de nos partenaires et de la Commission européenne, et quelles pourraient en être les modalités.