Nous nous sommes également rendus en Espagne. Dans ce pays, le droit d'association a été reconnu en 2007 aux militaires de la Guardia Civil, qui est l'équivalent de notre gendarmerie – avec un effectif de 100 000 hommes environ, même si leur nombre de généraux est inférieur. Le droit d'association a été reconnu en 2011 pour les autres militaires. Ce déplacement à Madrid a été l'occasion d'un entretien fructueux avec le directeur général de la Guardia Civil, qui est un magistrat et se trouve avoir exercé auparavant des fonctions politiques. Nous avons constaté qu'une fois ce droit d'association reconnu, des dérives ont eu lieu. Des membres de la Guardia Civil ont ainsi été jusqu'à manifester en uniforme pour revendiquer une augmentation de salaire ; l'écho médiatique de ces manifestations a suscité une certaine émotion. Pour l'armée, les choses se sont apparemment mieux passées. À l'occasion d'un diner de travail organisé par l'ambassadeur de France en présence des principaux responsables civils et militaires de la Guardia Civil et des forces armées, nous avons appris que les effectifs de ces associations demeuraient extrêmement réduits, voire marginaux, et qu'il subsistait un doute sur la légitimité de ces associations dans la mesure où certaines d'entre elles ont recueilli aux élections professionnelles nettement moins de voix qu'elles ne revendiquent d'adhérents… La sous-secrétaire d'État à la Défense s'est ainsi montrée réservée dans son appréciation du système associatif des militaires. En un mot, ce n'est pas une réussite.