Intervention de Jean-Yves Caullet

Séance en hémicycle du 6 mai 2015 à 21h30
Questions sur la politique des transports

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Yves Caullet :

La question des infrastructures ou celle de la modalité des transports sont essentielles car elles sont au coeur des enjeux logistiques de notre pays. À ce propos, je ne manque pas cette occasion de vous demander quelle suite vous comptez donner au rapport sur le canal Seine-Nord que notre collègue Rémi Pauvros vient de rendre.

Certains experts estiment le gain de l’optimisation logistique pour notre économie dans sa structure actuelle à environ 30 milliards d’euros, ce qui est déjà considérable ! Pourtant, il nous faut encore anticiper, conduire et organiser la révolution logistique que vont imposer la transition énergétique d’une part et le développement de l’économie circulaire d’autre part. En effet, les nouvelles ressources énergétiques sont dispersées sur le territoire. Pour qu’elles soient valorisées, il faut une logistique performante et optimisée. C’est par exemple le cas de la biomasse, qui représente 60 % du futur mix énergétique de notre pays et qui, avant d’être transformée en gaz, en chaleur ou en électricité, doit être acheminée en grande quantité et à un niveau élevé de qualité vers des sites de transformation proches des lieux de consommation ou des réseaux qui les desservent.

L’économie circulaire, quant à elle, imposera la logique de la logistique inverse afin d’optimiser les coûts de transport et de faire face avec efficacité à la

concurrence du vieux modèle économique qui cherche un sursis dans les importations à bas coût et dans les produits à courte vie.

Les régulations numériques de type smart grid ne resteront pas confinées au domaine de l’électricité ; elles se développeront aussi pour assurer l’optimisation des circuits matières.

Le développement de l’e-commerce crée, quant à lui, des besoins logistiques de plus en plus complexes.

Ces évolutions, qui impactent toute la chaîne de la production à la consommation, vont structurer notre territoire. Or aujourd’hui ces différents éléments relèvent de politiques, d’administrations, de collectivités et d’acteurs économiques distincts. Il faut assurer une cohérence entre celles-ci pour éviter que des populations ou des territoires soient tenus à l’écart. Il convient de saisir toutes les opportunités économiques sans pour autant laisser dériver l’empreinte carbone de cette nouvelle croissance qui, ne pouvant être que verte, doit être liée à un transport et à une logistique efficaces.

Quelles sont, selon vous, l’organisation, les incitations et la coordination qu’il faudrait mettre en place pour que notre politique de transport soit à la hauteur de ce défi logistique et permette d’en saisir toutes les opportunités économiques ?

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