Monsieur le président ayant gardé le meilleur pour la fin, je suis malheureusement obligé de revenir sur un sujet que notre collègue vient d’évoquer, celui de l’autoroute ferroviaire Atlantique !
Je rappelle au préalable que le fret en général et le fret ferroviaire en particulier constituent dans notre pays un enjeu considérable. Le déficit de 500 millions d’euros cumulés dont souffre ce secteur est venu aggraver les trente-cinq milliards d’euros de dettes dont nous héritons aujourd’hui. Une amélioration s’est déjà produite car le déficit du fret ferroviaire s’élevait l’année dernière à seulement 100 millions d’euros. On voit là que l’action du Gouvernement et en particulier de M. le secrétaire d’État donne déjà des résultats.
Les autoroutes ferroviaires sont nécessaires et la solution est à rechercher au niveau européen. Olivier Faure, Gilles Savary, le président Duron et moi-même avons rappelé hier dans Les Échos la nécessité de consolider notre industrie ferroviaire au niveau européen. La décongestion du réseau routier, la réduction des risques routiers et l’endiguement de la pollution atmosphérique due au transport routier de marchandises sont autant de défis que nous devons impérativement relever.
Si l’autoroute ferroviaire alpine et l’autoroute ferroviaire Perpignan-Luxembourg voient aujourd’hui leur capacité de transport progresser et leur viabilité économique consolidée, le projet d’autoroute ferroviaire Atlantique reliant Dourges à Tarnos fait l’objet d’attentes très fortes que vous venez de rappeler, monsieur le secrétaire d’État. Elles sont d’autant plus légitimes que l’axe Atlantique reste un axe de transit privilégié des poids lourds en provenance d’Espagne ou de Belgique. De nombreux élus du Nord de la France appellent à trouver une solution rapide à la saturation notoire de l’autoroute A1. La décision récente du Gouvernement de ne pas signer le contrat de mise en oeuvre de l’autoroute ferroviaire entre le Pas-de-Calais et les Landes ne peut donc pas signifier, ni pour nous ni pour vous, un abandon pur et simple de ce projet indispensable à l’équilibre de notre territoire.
Quelles sont les pistes envisagées pour donner forme à un véritable corridor de fret à dimension européenne répondant aux exigences premières d’une politique de transport véritablement moderne, c’est-à-dire compétitive, intermodale et assurant la transition énergétique ?