Je vous confirme, monsieur Pauvros, mon attachement à cette bonne idée, mais la nécessité de développer le report modal et le fret ferroviaire n’exclut pas la prise en compte par chacun du problème particulier de la dimension des trains car cette contrainte d’emploi de trains de mille mètres n’existait pas dans les autres projets.
Les conclusions extrêmement précises des inspecteurs que j’avais missionnés sont significatives quand on connaît la prudence des formulations administratives. Je ne citerai que deux phrases : « le passage des trains VIIA Atlantique entraînera des perturbations majeures dans cet environnement urbain » – il faudrait avoir bien peu d’expérience en la matière pour imaginer que des conclusions qui évoquent le risque de perturbations majeures dans un environnement urbain n’attireront pas l’attention d’un juge administratif ! Ils concluent que « ces impacts illustrent la difficulté à accueillir des trains de marchandises de 1050 mètres dans un environnement urbain dense. »
Il ne faudrait cependant pas que cette difficulté, certes majeure et qui entraîne un vrai risque juridique, nous fasse oublier l’objectif et la bonne idée d’origine.
Sachant qu’il existe un projet de même nature du côté espagnol, qui est un projet à moyen terme, à cinq ans, deux choses doivent être dites dans le cadre du dialogue avec les autorités espagnoles. D’une part, comme vous l’avez rappelé, et j’en suis le témoin depuis des dizaines d’années, ce sont principalement des camions espagnols qui empruntent cet axe. S’il y avait demain un projet concurrent espagnol, peut-être choisiraient-ils de circuler sur des trains espagnols – je rappelle que le fret ferroviaire est ouvert à la concurrence. Mieux vaut donc que nos deux pays se parlent. Et puisque ce projet existe, l’accélérer nous permettrait de reprendre la bonne idée d’origine, tout en l’inscrivant dans une politique européenne et dans un corridor de report modal. Nous ferions dès lors de cette bonne idée une excellente réalisation.