Je ne regrette pas que le groupe UDI ait provoqué ce débat à travers ces questions sur la politique des transports, qui vous permettent de nous éclairer dans un certain nombre de domaines.
Permettez-moi néanmoins de revenir sur ces fameux portiques. Alors que cela fait un an qu’on a décidé d’abandonner l’écotaxe, il est surprenant que l’on n’ait pas réfléchi plus tôt à une autre utilisation de ces portiques. Cela aurait peut-être permis d’éviter de les démonter pour les réutiliser aussitôt.
Ma dernière question concerne le transport ferroviaire des marchandises.
On se demande si le nouveau slogan à la mode ne serait pas « Vive le camion » !
Cela n’est certes pas nouveau, mais comment se fait-il que l’on se résolve à délaisser totalement nos voies de chemin de fer secondaires, alors que ce réseau capillaire est fondamental, notamment pour le tissu économique de nos territoires ? C’est en effet 20 % du fret qui emprunte ces lignes, dont 70 % du trafic ferroviaire des carrières et 40 % des céréales qui viennent des lignes capillaires. Le prix à la tonne de ces produits étant relativement faible, le prix du transport est d’autant plus important pour ces industries qui, si elles se voient contraintes de passer par la route, perdront toute compétitivité notamment au niveau mondial. Ainsi dans ma région, le groupe Vivescia, première coopérative agricole française, risque de payer très cher l’abandon du réseau capillaire. Il m’a indiqué le nombre de camions qu’il devra faire circuler suite à l’abandon de ce mode de transport, notamment pour desservir les silos. Veut-on définitivement tuer ces activités locales et les emplois non délocalisables qu’elles induisent ?
J’en profite pour déplorer à nouveau, et de manière plus générale, le peu de cas que l’on fait du fret ferroviaire dans notre pays : alors que nous restons au point mort, la tendance inverse s’observe dans le reste de l’Europe, où le trafic ferroviaire a plutôt tendance à augmenter.
Alors que seuls 30 millions d’euros sur trois ans sont prévus pour le réseau capillaire, ce qui est insuffisant pour entretenir ce qui reste, que comptez-vous faire pour empêcher que tout disparaisse, sachant qu’en réalité, seuls 2000 kilomètres de voies sont effectivement exploités, faute de moyens ?
Qu’en est-il du décret pris en application de la loi du 4 août 2014 sur la réforme ferroviaire, qui permet à SNCF Réseau de sous-traiter la maintenance des infrastructures locales ? Et puisque des lignes sont définitivement abandonnées, pourquoi ne pas les déclasser et les rendre au secteur privé ?