Monsieur Pancher, je partage votre constat et vos objectifs. Je considère que les lignes capillaires de fret représentent un enjeu économique majeur pour les territoires qu’elles traversent ainsi que pour certaines filières. Cette question du fret capillaire n’est pas d’abord une question ferroviaire : c’est avant tout une question économique. Vous avez cité des exemples, on pourrait en mentionner beaucoup d’autres : c’est un enjeu essentiel pour les territoires. Il faut n’avoir jamais eu la responsabilité de la gestion d’un territoire pour ignorer que tout part de là et que, pour beaucoup d’industriels et de coopératives, le fret ferroviaire doit absolument être au rendez-vous dans tous les secteurs d’activité que vous avez mentionnés. J’ai rappelé ces objectifs lors de la conférence sur le fret ferroviaire du 12 décembre 2014.
Il existe tout un éventail de possibilités. La compétence économique appartenant aux régions, il faut leur conférer la possibilité de devenir gestionnaires de ce réseau et le texte en cours de discussion ouvrira une telle faculté aux régions : libre aux élus locaux de s’en saisir ou non. D’autres formules impliquent les opérateurs ; il existe également des solutions de proximité que vous connaissez. D’autres initiatives sont possibles du côté des grands ports maritimes – la situation de Bordeaux me paraît pouvoir trouver une réponse dans des initiatives de ce type.
Je partage complètement votre préoccupation. Je ne pense pas qu’il y ait une réponse unique. Eu égard aux contraintes budgétaires actuelles, trente millions ce n’est pas rien, même si on peut toujours juger que c’est insuffisant. Il faut vraiment poser la question comme vous l’avez fait, offrir des réponses diversifiées et se dire que c’est là que ça commence. C’est d’abord une question économique. Ne poser la question qu’en termes d’activité ferroviaire reviendrait à se tromper sur le rôle essentiel du fret capillaire en matière d’aménagement du territoire et donc de développement économique. Je ferai tout ce qui sera possible de faire pour que le fret capillaire soit au rendez-vous du développement économique des territoires.