Nous sommes bien d’accord, monsieur le rapporteur : vous avez dit que seule une partie de la dette était illégitime.
Il nous semble qu’un élément important manque dans votre analyse de la situation : la nécessité de prendre en compte le fait que, malgré les dépenses publiques et les épisodes de relance, une croissance forte n’existera plus.
Nous soutenons la proposition d’organisation d’une conférence européenne sur la dette rassemblant décideurs politiques et représentants de la société civile. Votre suggestion est une bonne idée : ce sujet crucial doit pouvoir être débattu en dehors de cette assemblée, très largement dans la société, pour mieux démonter les mécanismes de la dette, en analyser les différentes composantes et partager nos analyses.
La proposition de mise en place d’une taxe sur les transactions financières reposant sur une assiette élargie recueille également notre soutien total. Il est nécessaire de prendre en compte la transformation de nos économies et la place prépondérante prise par la finance. Aussi les flux financiers doivent-ils contribuer au pot commun national, mais aussi européen. Instaurer une taxe sur les transactions financières élargie, c’est assurer à l’Europe de nouvelles recettes, pour conjurer la dette, entre autres. C’est aussi garantir des moyens privilégiés pour les programmes européens étudiants, la « garantie jeunes », le Fonds européen de développement économique et régional, mais aussi de nouveaux plans d’investissement dont nous avons tant besoin, notamment dans le cadre de la transition écologique.
Pour résorber la dette en période de croissance faible, il n’y a pas de solution magique.
On peut tout d’abord reconnaître, comme le fait cette proposition de résolution, que les réductions drastiques des dépenses publiques ont souvent été très violentes, trop violentes, et n’ont pas permis aux États d’assainir leur situation économique ; en revanche, elles ont parfois provoqué une dégradation terrible du niveau de vie des citoyens européens dans ces pays. Dans le cas de la Grèce, un ajustement budgétaire équivalant à 17 points de PIB en l’espace de cinq ans n’a pas empêché la dette publique de passer de 130 % du PIB en 2009 à 175 % en 2014. Le risque de déflation, qui peut être conjuré aujourd’hui, a fait planer une menace d’aggravation de la dette sur de nombreux pays.
Ensuite, il apparaît nécessaire de soutenir, voire d’amplifier, les plans d’investissement tels que le plan Juncker, non pas pour retomber dans le travers d’une fuite en avant en alimentant un plan de relance aveugle, mais pour soutenir les milliers de projets qui peuvent émerger sur nos territoires, en privilégiant les critères d’emploi, d’empreinte carbone et de développement des territoires.
Toutefois, pour les écologistes, cette proposition de résolution aborde insuffisamment un certain nombre de solutions possibles pour résorber la dette.
La première est le renforcement de la solidarité au sein de l’Union européenne.