Intervention de Jacques Myard

Séance en hémicycle du 7 mai 2015 à 9h30
Dette souveraine des États de la zone euro — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJacques Myard :

Monsieur le président, monsieur le secrétaire d’État, mes chers collègues, ce débat est nécessaire. Lorsque j’ai appris que le groupe GDR voulait l’engager en inscrivant cette proposition de résolution à l’ordre du jour, je m’en suis réjoui. Permettez-moi de vous rappeler, monsieur le secrétaire d’État, que la Diète fédérale allemande débat à longueur de temps des questions relatives à la dette, aux créances et à la monnaie unique, du Fonds européen de stabilité financière et du nouveau Mécanisme européen de stabilité. Je ne peux donc que me réjouir que nous abordions ce débat, car nous savons bien que la question est complexe et qu’il ne faut pas simplement s’en remettre à la Commission de Bruxelles, à la Banque centrale européenne et à la technocratie bruxelloise.

Cependant, je reste un peu sur ma faim lorsque je lis avec attention cette proposition de résolution. Regardons les choses en face. Il existe aujourd’hui des causes internes et externes à la dette souveraine.

Pour illustrer les causes internes, je citerai d’abord quelques chiffres publiés sur le site internet du Premier ministre. En 1960, les prestations sociales représentaient à peine 16 % du PIB de notre pays ; aujourd’hui, elles en représentent plus de 33 %. Je ne critique pas l’existence de ces prestations sociales, dont beaucoup sont tout à fait légitimes, mais il est clair que nous avons vécu quelque peu au-dessus de nos moyens et à crédit.

En outre, nous avons la meilleure fiscalité au monde pour faire fuir le capital des Français – je le dis comme je le pense. Comme je le disais un jour à nos collègues du groupe GDR, vive le grand capital ! Il faut en effet que le capital soit investi en France au lieu de fuir à l’étranger, comme nous le constatons aujourd’hui. La France est le premier investisseur en Roumanie, en Bulgarie et ailleurs. Nous créons des emplois dans ces pays ; or c’est ici que doivent être créés des emplois à travers une fiscalité un peu plus intelligente dans une économie ouverte !

Nous ne pouvons pas faire l’impasse – c’est l’objet de cette proposition de résolution – sur les fautes que nous avons commises au niveau européen : absence de politique industrielle, absence de réciprocité dans les échanges internationaux, création d’une monnaie totalement inadaptée à la situation, que vous le vouliez ou non, monsieur le secrétaire d’État…

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