Intervention de Pierre-Franck Chevet

Réunion du 15 avril 2015 à 13h30
Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques

Pierre-Franck Chevet, président de l'Autorité de sûreté nucléaire :

Je vous remercie de ces nombreuses questions. Sur la troisième appréciation « globalement assez satisfaisante », vous avez sans doute noté que l'ASN a affiné son appréciation. Si, globalement, le résultat est le même, il ne résulte pas tout à fait des mêmes constats. En 2013, il s'agissait d'un jugement sur l'exploitation des installations nucléaires. À présent nous l'avons affiné, en indiquant qu'il y a plutôt une amélioration en ce qui concerne la qualité d'exploitation – je citais notamment le cas d'EDF. A l'inverse, il reste toujours un sujet non encore traité qui est la mise à niveau des installations. Il s'agit d'un sujet majeur qui ne concerne pas qu'EDF. Je voulais juste préciser cette notion. Cela ne change sans doute rien aux conclusions qui en seront tirées par les uns et par les autres.

Sur la situation d'Areva, nous allons effectivement les auditionner pour les raisons que vous avez indiquées et nous avons les mêmes interrogations sur leur capacité à tenir leurs engagements. Peut-être y-a-t-il juste un point à noter pour la reprise des déchets, notamment à La Hague mais il peut y avoir d'autres cas : ce sont les provisions pour démantèlement qui jouent. Il s'agit donc de sommes déjà mises de côté pour être utilisées à cette fin. A l'inverse, la question du financement se pose pleinement pour tout ce qui concerne les nouveaux investissements nécessaires, quelle qu'en soit la nature, qu'il s'agisse d'agrandir les piscines ou d'effectuer des mises à niveau de sûreté. C'est sur ces points qu'il conviendra de centrer le débat dans le cadre de l'audition d'Areva.

Concernant l'EPR, c'est justement l'un des couvercles d'Hinkley Point qui fera l'objet des essais complémentaires. Cela règle d'une certaine manière le problème, puisqu'il sera nécessaire d'en construire des nouveaux pour les réacteurs anglais. Pour ce qui concerne Taishan, nous avons effectivement averti nos collègues chinois qui ne nous ont, à cette date, pas encore fait de retour. Nous nous tenons à leur disposition pour fournir des compléments d'information. Dans le cas des réacteurs chinois, c'est bien le même procédé, mis en oeuvre par la même forge, qui a été utilisé. Ils pourraient donc être aussi concernés, sans qu'à ce stade il y ait de certitude à ce sujet. Quant à la possibilité de remplacer la cuve, tout est envisageable. Il s'agirait d'une opération assez lourde, s'il s'avérait nécessaire de changer totalement la cuve mais si, in fine, nous étions convaincus de son inadéquation, il n'y aurait pas d'autre solution, quitte à y consacrer le temps et l'argent nécessaires. À Flamanville, la cuve a déjà été posée à son emplacement final, le puits de cuve, et soudée au reste du circuit primaire. Elle est raccordée via de grandes tuyauteries aux générateurs de vapeur, dont l'un est aussi déjà soudé. La construction du circuit primaire est donc très avancée.

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