Je remercie M. le ministre délégué pour son écoute et pour l'attention qu'il porte à chaque territoire.
Le bilan de la rénovation urbaine est globalement positif, comme on dit, même si on ne peut en attendre la solution à tous les problèmes. Le succès de l'ANRU réside dans le travail partenarial qu'elle a su engager, ce qui lui a permis d'adapter l'impulsion nationale aux spécificités de chaque territoire. Toutefois, si, comme je le souhaite, on élabore un deuxième PNRU, il faudra y prendre en compte les limites du premier. Certaines règles ont par exemple été appliquées de façon un peu uniforme ; or, quand bien même les territoires seraient jugés prioritaires en fonction de critères objectifs et transparents, ils ne se ressemblent pas : quelques-uns d'entre eux ont vu se développer, non plus des poches de pauvreté, où l'on peut agir en faveur des populations tout en évitant la « gentrification », mais, si vous me passez l'expression, de véritables tapis de pauvreté, pour lesquels la solution à moyen terme est plutôt la diversification sociale. Au reste, l'achèvement de la rénovation de certains quartiers concerne davantage les poches que les grands espaces de pauvreté, où, en raison des arbitrages passés, les travaux n'ont même jamais commencé. De fait, même si l'on disposait des financements, il serait impossible, dans certains territoires du Nord-Pas-de-Calais ou de l'Île-de-France, de détruire des logements par milliers et de reloger les populations. L'approche doit donc être différente. Partagez-vous cette analyse ? Si oui, avez-vous une idée des garde-fous que l'on pourrait instaurer, y compris à l'aide de règles nationales, dans un prochain PNRU ?