Monsieur le ministre délégué, si j'apprécie votre prudence s'agissant du PNRU 2, je suis inquiet à l'idée qu'il pourrait ne pas voir le jour. Dans les quartiers nord de Marseille, 90 à 95 % des cités HLM regroupant chacune une dizaine de milliers d'habitants sont dans un état lamentable. Sans ce nouveau programme, leurs habitants, qui ne peuvent pas déménager, seront condamnés à vivre dans des immeubles insalubres et dans des conditions abominables. La future politique de la ville ne peut pas faire l'économie du PNRU 2. Certes, nos prédécesseurs n'ont pas financé l'ANRU ou ne l'ont financée qu'à 50 % ; vous avez trouvé 20 milliards d'euros pour mener les opérations à leur terme, c'est très bien ; mais que fera-t-on ensuite ?
Des quatre plans de sauvegarde lancés à Marseille – sur douze dans tout l'Hexagone –, l'un a réussi mais les trois autres ont lamentablement échoué, laissant le terrain aux marchands de sommeil et aux SCI qui louent des appartements insalubres au mépris de la loi. Si on ne relance pas ces plans, les habitants seront là aussi condamnés à rester sur place faute de pouvoir être relogés en HLM – il en manque 30 000 à Marseille.
Alors qu'avec les zones franches urbaines, on a requalifié les quartiers et mené la rénovation urbaine, on laisserait en l'état des cités éligibles, comme La Castellane ou La Bricarde, faute de PNRU 2 ? C'est incohérent. Il ne suffisait pas de créer des dispositifs, monsieur Piron : il fallait les pérenniser !