Une remarque tout d'abord : pourquoi prendre des précautions oratoires lorsqu'il est question de la Chine ? Certes, c'est un grand pays. Mais c'est aussi une menace potentielle – on constate qu'il se réarme. Cette autocensure n'est-elle pas gênante ? Dénoncer une réalité, ce n'est pas agresser. Nous ne prenons pas ce type de précaution pour l'Iran ou la Corée du Nord.
Par ailleurs, à vous entendre, on a le sentiment que la France est seulement une puissance européenne et continentale. Tous les éléments relatifs à l'outre-mer, à notre domaine maritime sont occultés. J'espère que cela ne préfigure pas le contenu du Livre blanc… Il ne faut pas oublier la dimension ultra-marine de notre pays. Nous sommes la seule puissance « démocratique » à être présente sur trois océans et quatre continents. Cela ne peut pas être sans conséquence en matière de sécurité et de défense. Il n'est qu'à voir ce qui se passe en Mer de Chine avec les îlots Senkaku ! Demain, dans le sud de l'Océan indien, dans le Pacifique, on pourrait se retrouver confrontés au même problème. Comment pourrions-nous y répondre ? Une telle menace est-elle prise en compte dans le Livre blanc ?
Vous avez dit, enfin, qu'il serait bon que l'État mutualise les moyens notamment de la défense et de la sécurité civile pour répondre à certains besoins. Or une telle orientation est particulièrement souhaitable dans les territoires, départements et collectivités d'outre-mer.