Lorsqu'on a une décision désagréable à prendre, il est plus facile de la faire avaler à l'institution militaire qu'à tout autre corps de l'État. Vous disiez tout à l'heure que la politique est l'art du possible. Or certaines restrictions sont parfois plus possibles dans un domaine que dans un autre. Lorsqu'on croise ces possibilités avec les nécessités que vous avez rappelées, lorsqu'on sait que nous sommes arrivés, en matière de défense nationale, à un niveau plancher en dessous duquel il serait dangereux d'aller si nous voulons maintenir nos savoir-faire et ne pas hypothéquer l'avenir, on en vient à se demander s'il ne serait pas utile de faire glisser en partie la notion de défense nationale vers celle de sécurité nationale. On rendrait ainsi certaines carrières plus attractives et l'on profiterait, pour la sécurité intérieure, de la préparation et de la formation que dispensent les armées, dans le domaine, par exemple, de la lutte contre le terrorisme.