Intervention de Daniel Fasquelle

Réunion du 13 mai 2015 à 9h30
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDaniel Fasquelle :

À mon tour de vous remercier, monsieur le président, pour avoir organisé cette audition. La pêche est un secteur aujourd'hui en pleine mutation. Puisse la phrase de Sénèque citée par M. Romiti éclairer les décisions stratégiques qui restent à prendre. La France doit se donner les moyens de conserver un secteur de la pêche important, à l'instar de ce qu'elle fait dans le secteur de l'automobile ou de l'agriculture. Je regrette qu'une telle mobilisation ne s'observe pas sur la pêche, qui ne concerne pas toutes les parties du territoire national, mais constitue pourtant un secteur d'avenir.

Il y a cinq ans, j'avais consacré un rapport au renouvellement des navires de pêche, où je constatais que ceux-ci avaient en moyenne vingt-trois à vingt-quatre ans d'âge… Or je comprends que la situation ne s'est pas améliorée. Nous n'aurons bientôt plus de pêche française non faute de jeunes intéressés par la profession de marins pêcheurs, mais faute de navires. Sachant que le FEAMP ne finance pas les acquisitions et que les patrons ne peuvent les financer seuls, quelles solutions faut-il espérer ? Des projets sont en cours d'élaboration avec le soutien des autorités régionales, mais quels sont les espoirs de construire des navires nouveaux ? En calculant la jauge des bateaux de pêche de la même façon que pour les bateaux de commerce, la réglementation dresse un obstacle sur le chemin des architectes qui voudraient développer des bateaux plus économes et où les conditions de travail seraient meilleures. Des avancées sont-elles possibles en ce domaine ?

La commission prône une politique du « zéro rejet en mer ». Comment jugez-vous sa mise en oeuvre ? Beaucoup d'incertitudes demeurent.

Pour la gestion des quotas, je serais partisan d'un exercice pluriannuel. Chaque année, en décembre, les autorités françaises sont aux côtés des pêcheurs pour renégocier les quotas. Mais quelle entreprise peut accepter que des décisions dont dépend son chiffre d'affaires soient prises dans des réunions qui s'achèvent à trois heures du matin ? Une évolution vers la gestion pluriannuelle est-elle perceptible ?

Vous avez eu raison d'évoquer la multiplicité croissante des usages de la mer. Voulue par les gouvernements successifs, quel que soit leur bord politique, l'installation d'éoliennes maritimes en est un exemple. Ces projets ont pourtant un impact sur les lieux et les conditions de pêche, mais aussi sur le paysage, ce qui est particulièrement préjudiciable dans les territoires touristiques. Peut-on envisager un arrêt à cette expansion ?

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