Ce n'est pas une technologie simple à maîtriser. D'abord, une partie de la performance doit être utilisée non plus pour faire décoller la fusée et mettre les satellites en orbite, mais pour ramener la fusée sur Terre. Ensuite, la remise en état de la fusée a un coût. Enfin, ainsi que vous venez de le relever, monsieur le président, il faut convaincre les clients d'utiliser un lanceur qui a déjà servi. Nous devons être très attentifs à l'évolution de cette technologie – je sais que l'Europe spatiale l'est –, mais je reste convaincu qu'Ariane 6 reste la meilleure réponse possible à l'horizon 2020.
À cet égard, certains disent que 2020 est encore loin. Aujourd'hui, nous avons trois ans d'activité garantis, ce qui nous mènera jusqu'en 2018. D'autre part, nous continuons à enregistrer des succès commerciaux : cette année, nous avons déjà décroché des contrats pour le lancement de six satellites avec Ariane 5, ce qui est beaucoup plus qu'il y a un an à la même époque. Nous nous orientons, selon moi, vers une transition réussie avec Ariane 6. Vis-à-vis de SpaceX, nous devons être lucides, actifs et réactifs, mais ne faisons surtout pas preuve de défaitisme : rien ne le justifie.