Monsieur Huchon, merci d'être parmi nous pour répondre aux interrogations de la représentation nationale. Nous partageons votre constat : l'histoire des transports de la région capitale se trouve aujourd'hui à un tournant. L'Île-de-France représente un tiers de la richesse nationale et 20 % des habitants de notre pays ; son système de transport relève donc d'un enjeu national. De surcroît, si Paris est la capitale de la France, la région est aussi une capitale mondiale. La question de son attractivité se pose donc également à l'échelle internationale, et le projet du Grand Paris reflète l'ambition de ne pas perdre du terrain dans la compétition avec les autres grandes métropoles que sont Londres, Shanghai et New York. C'est pourquoi, me semble-t-il, il intéresse l'ensemble des élus.
L'amélioration des transports du quotidien représente une urgence. Voici plusieurs années que la région en a pris conscience, et le plan de mobilisation vise à y répondre. Nos concitoyens qui utilisent ces transports tous les jours ont pourtant l'impression que les améliorations sont lentes et homéopathiques. Les années de sous-investissement chronique ne peuvent certes pas être effacées d'un trait, alors que le président du conseil régional d'Île-de-France ne préside le STIF que depuis 2006. Dans ce contexte, nous sommes à la fois rassurés de voir qu'une série de projets devraient considérablement améliorer la qualité des transports et les possibilités de mobilité dans notre région, et inquiets des écueils possibles. L'histoire récente témoigne en effet des pertes de temps et d'énergie que peut causer la gouvernance complexe des transports de la région, qui combine le STIF, les opérateurs SNCF et RATP, le Réseau ferré de France (RFF) et, depuis 2010, le nouvel acteur qu'est la SGP. En tant qu'élus, nous sentons le besoin de clarifier et d'améliorer ce système. La réforme ferroviaire est en cours, et la transformation du STIF en ÉPIC pourrait constituer l'une des pistes possibles. Pourriez-vous en développer les aspects positifs ?
Le projet du Grand Paris, porté par le Gouvernement et l'ensemble des élus, doit absolument être mené à bien. Il s'agit en effet du premier projet d'envergure qui associe Paris intra muros avec l'ensemble de la région Île-de-France, touchant directement cent cinquante communes, et bien plus encore par le biais des CDT. La question qui nous préoccupe le plus aujourd'hui est celle du phasage et du rythme de réalisation du projet. Nous avons toutes les raisons d'espérer que la première ligne – la ligne rouge qui relie Pont de Sèvres à Noisy-Champs, en passant par Champigny-sur-Marne – aboutira en 2018, ou quelques mois plus tard. L'étape d'après suscite en revanche une inquiétude légitime. Prolongera-t-on la ligne à l'ouest ou à l'est ? Peut-on envisager de faire les deux ? Ces questions – dont dépend l'achèvement de la première rocade – sont toujours en débat, et le Gouvernement les considérera à la lumière tant du rapport Auzannet que des travaux que nous menons ici. Monsieur le président de la région, quelle est votre position sur ce point ?