Je vous ai écouté avec délectation, monsieur le président Huchon. Vous représentez notre dernier espoir de voir se réaliser le très beau projet du Grand Paris Express, contraction entre votre projet – voté à l'unanimité des membres présents, y compris ceux de l'opposition – et celui du Président de la République de l'époque.
Lorsque j'ai rapporté le projet de loi relatif au Grand Paris, j'ai considéré que l'on ne pouvait faire fi du président du conseil régional, de surcroît président du STIF, au motif que le projet était d'intérêt national. Le travail du législateur a permis d'améliorer le projet en maillant davantage le territoire grâce à des gares supplémentaires et à des connexions avec les lignes à grande vitesse et les aéroports internationaux.
Je salue à cet égard la présence de Mme Annick Lepetit. Conformément aux conclusions du rapport d'information que nous avons cosigné sur l'application de la loi du 3 juin 2010, la récente loi relative à la mobilisation du foncier public prévoit que la région et le département peuvent co-contracter avec l'État dans les CDT et prolonge le délai d'ouverture des enquêtes publiques préalables à la signature de ces contrats jusqu'au 31 décembre 2013.
Je suis moins optimiste que vous, notamment au sujet du démarrage de la ligne rouge. D'aucuns prennent un malin plaisir à souligner les critiques de l'Autorité environnementale et se demandent si c'est assez d'un seul rapport : n'y aurait-il pas lieu de relancer toute la concertation ? Pour ma part, je pense que le rapport suffit. Sinon, on n'en sortira jamais et le dossier sera renvoyé aux calendes grecques !
Comme vous l'avez rappelé, il y a déjà des multitudes d'études de grande qualité. Une seule réponse motivée suffirait désormais à lever l'ambiguïté.
Je voulais également vous interroger sur les chances qu'aurait la ligne verte de voir le jour, mais vous avez déjà évoqué le sujet dans votre propos liminaire. Les élus chargés des transports publics y sont attachés, même si je pense que le projet prévu au départ connaîtra des modifications.
Quant à M. Auzannet, c'est un haut fonctionnaire chargé de remettre un rapport. Les décisions reviennent, que je sache, aux politiques. Quand on veut retarder ou faire capoter un projet, on se retranche toujours derrière une mission confiée à un fonctionnaire ! Mme Annick Lepetit et moi avions déjà auditionné M. Auzannet en son temps. Il remettra son rapport. Mais les décisions, c'est vous, l'homme clé du Grand Paris Express, qui les prendrez.
Dans le futur phasage, le démarrage de la ligne rouge nord suivra-t-il immédiatement celui de la ligne rouge sud ? Le consensus, je le rappelle, s'est établi sur le projet global. Il n'est pas question de « saucissonner » le Grand Paris.
S'agissant enfin du projet CDG Express, nous entendrons demain le préfet de région Daniel Canepa, qui mène une mission de réflexion sur la possibilité d'un partenariat public-public associant RATP, SNCF, Aéroports de Paris (ADP) et Réseau ferré de France (RFF). J'aimerais connaître votre avis sur la pertinence de ce projet.
Il y a urgence à lancer les premiers travaux du Grand Paris Express. Comme le disait récemment M. Guillaume Pepy devant notre commission, le temps des transports est un temps long. Les décisions que nous prenons aujourd'hui auront des effets dans dix à quinze ans. La question des transports est sans conteste le maillon fort du Grand Paris. Pour l'avenir de notre métropole à l'échelon local, national et européen, mettons-nous rapidement au travail !