Intervention de Laurence Abeille

Réunion du 4 décembre 2012 à 17h00
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLaurence Abeille :

Ce n'étaient pas de grandes nouveautés. Éole, c'est le train transformé en RER E.

On se rend compte aujourd'hui qu'il faut à la fois créer de grandes infrastructures, moderniser le réseau existant – la rénovation des matériels de la ligne A constitue à cet égard une priorité – et réduire l'usage de la voiture pour lutter contre la pollution atmosphérique et l'effet de serre. L'augmentation exponentielle de la circulation des véhicules rend l'air presque irrespirable par moments.

Le coût de ces chantiers, on le sait, sera très important. L'affrontement entre la conception gouvernementale de la Société du Grand Paris et la conception régionale de l'Arc Express a été très révélateur. La présentation vidéo du premier projet montrait des personnes qui prenaient leur petit-déjeuner à Londres, se rendaient dans tel ou tel pôle de compétitivité de la région Île-de-France, reprenaient l'avion pour le Japon, etc. Bref, on s'adressait à des hommes et des femmes d'affaires. L'Arc Express, en revanche, concernait le quotidien des habitants.

Après un travail remarquable de conciliation de ces deux visions de la région capitale, on est parvenu à un résultat important mais extrêmement cher. Quel en sera le phasage en fonction des coûts ? Vous nous avez expliqué pourquoi une prévision peut augmenter tout à coup de 1 milliard d'euros pour une seule ligne de RER. À chaque fois que l'on discute d'un projet, on s'aperçoit que son coût prévisionnel a augmenté de façon quelque peu mystérieuse de plusieurs centaines de millions d'euros, voire plus.

Une solution pour aider les habitants de l'Île-de-France à attendre la réalisation de ces grands travaux serait de mettre en place un réseau de bus beaucoup plus important dans la période qui nous sépare des années 2018-2025. Je sais d'ailleurs que la région réfléchit à un dispositif que l'on pourrait déployer rapidement et à moindre coût : un réseau de bus de grande capacité, roulant sur les voies rapides lorsque cela est possible, de manière à désengorger les lignes existantes.

S'agissant du tronçon orange qui concerne ma circonscription, je veux me faire l'écho des inquiétudes des élus, des habitants et des associations. Nous souhaitons être rassurés sur la réalité de ce projet. Nous avons besoin d'informations précises sur le financement, sur la maîtrise d'ouvrage et sur le calendrier. Quand l'enquête publique sera-t-elle lancée ?

En tout état de cause, l'usage de la voiture ne se trouvera pas forcément réduit dans les prochaines années. Sans doute les contrats de développement territorial devront-ils inciter plus fortement à la réduction des pollutions et des émissions de gaz à effet de serre. C'est une nécessité pour la santé publique et le bien-être des habitants.

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