La ville de Château-Thierry, dont je suis le maire, est membre d'un groupement de dix villes autour de la métropole rémoise. Elle fait également partie des villes qui sont à moins d'une heure de Paris. Je suis donc heureux de participer à ce débat, d'autant que le projet, on l'a rappelé, a pour ambition de faire de l'ensemble du Grand Bassin parisien une métropole mondiale au même titre que Shanghai ou Londres.
Pour autant, la métropole ne doit pas cannibaliser le reste du territoire. La tendance française à l'hypercentralisation est connue, même si la décentralisation a eu des effets très positifs sur plusieurs grandes villes dans l'Ouest ou près des frontières.
Vous avez évoqué en détail la restructuration du réseau d'infrastructures de transports en commun autour de Paris. Comme Mme Adeline Hazan, maire de Reims, je me demande si ce projet ne risque pas de porter ombrage aux villes ou métropoles du Grand Bassin parisien situées à une heure de Paris. La réalisation du Grand Paris doit être accompagnée par ces pôles économiques et urbains, dans une perspective de développement équilibré s'appuyant sur la qualité de la vie et le développement durable.
Lors de son audition, M. Laurent Davezies a quelque peu confirmé nos craintes. Certes, disait-il, les grandes villes du Bassin parisien bénéficient de la croissance, mais il existe à l'inverse beaucoup de pauvreté et de mal-vivre. Ne convient-il pas de trouver un équilibre ? Quelle place pour des villes comme Le Mans, Orléans, Reims ou Amiens ?
En matière de transport aérien, on semble ne découvrir les territoires que lorsque des problèmes de nuisances sonores et de santé s'y posent. J'ai rencontré ce matin les associations qui se battent contre la récente modification des couloirs aériens. Vous vous étiez opposé à ce projet qui touche plus d'un million de personnes. Quelle est votre position aujourd'hui ?
« On a souvent besoin d'un plus petit que soi », dit Jean de La Fontaine, natif de Château-Thierry, dans Le Lion et le Rat. Faites-vous vôtre cette morale ?