Monsieur le président, chers collègues, je brosserai en quelques mots le contexte de l'élaboration de ce projet stratégique 2015-2020, qui est encore soumis à la concertation – avec les élus, les acteurs du fluvial, le personnel et les syndicats.
Vous connaissez dans quel environnement évolue notre secteur, marqué comme tous les autres par la crise économique, mais aussi par des réformes et des évolutions sociétales qui fixent de nouveaux enjeux et nous amènent à procéder à des modifications et à des adaptations de nos modes opérationnels.
Le trafic de marchandises, qui a plutôt mieux résisté à la crise que les autres modes de transports, affiche une quasi-stabilité. Toutefois, la filière fret demeure fragile. Les transporteurs doivent répondre aux attentes nouvelles de leurs clients, à leur exigence d'optimisation des prix, dans un contexte de forte tension, imposée notamment par la concurrence du transport routier.
Dans le même temps, l'activité des croisières fluviales – plus 6 % en 2014 en nombre de bateaux – et le trafic des bateaux promenade sont en augmentation et viennent conforter le secteur de l'activité touristique.
L'évolution de la réglementation environnementale favorise les politiques de report modal vers les modes alternatifs au transport routier et impose de développer de nouvelles chaînes logistiques. Mais il convient aussi de prendre en compte les aléas environnementaux et climatiques qui posent des enjeux particuliers et engendrent une exigence croissante sur notre mission de gestion hydraulique – d'autant que, depuis la réforme, VNF est l'interlocuteur unique en la matière – et celle de maintien de la biodiversité.
La réforme de l'organisation territoriale nous amène également à procéder à des aménagements à tous les niveaux, notamment sur la conduite à tenir en matière de tourisme et de développement économique, et repose la question des relations de l'établissement et des collectivités à tous les échelons.
Enfin, les ressources de l'établissement sont plus contraintes. Nos problèmes de financement s'aggravent dans les transports. L'établissement aurait besoin de 60 millions d'euros supplémentaires chaque année pour entretenir l'existant. Or notre budget enregistre à nouveau des tassements par rapport aux années antérieures.
Les recettes qui sont liées à la taxe hydraulique reculent en raison du plafonnement légal et des stratégies industrielles de nos clients. Cela se traduit évidemment par une capacité d'investissement réduite sur tout le réseau.
Ainsi, depuis un certain temps, nous sommes dans une période de rareté de l'argent public et de nos recettes. Nous devons donc adapter nos modèles économiques pour les rendre plus efficients et les adapter à la nouvelle donne économique. On envisage aussi de nouvelles gouvernances, sur lesquelles nous reviendrons.
Notre projet stratégique tient compte de ce contexte, tout en restant ambitieux et résolument tourné vers l'avenir. Et il se décline autour de quatre grands axes, que je laisse à M. Marc Papinutti le soin de développer – à partir d'un Power Point.