Intervention de Bernard Cazeneuve

Séance en hémicycle du 19 mai 2015 à 15h00
Questions au gouvernement — Politique migratoire

Bernard Cazeneuve, ministre de l’intérieur :

Monsieur le député, les questions que vous posez sont exactement celles qui président à l’action de la France au plan européen et au plan international.

D’abord, vous avez raison d’insister sur le rôle funeste des filières de l’immigration irrégulière, qui sont de véritables filières de la traite des êtres humains et qui doivent être combattues avec une détermination sans faille. C’est ce que nous faisons, en relation avec les pays de provenance. J’étais au Niger et au Cameroun, il y a de cela quatre jours, pour travailler à des actions de coopération permettant la formation des services de sécurité, en vue d’un meilleur contrôle des frontières de ces pays, par lesquelles transitent près de 70 % du flux migratoire qui arrive jusqu’aux côtes européennes. Il faut, pour démanteler ces filières, procéder à ce contrôle et renforcer les relations entre les services de police et de justice.

Deuxièmement, il faut détruire les bateaux, qui sont de véritables vecteurs de la mort. Mais il est nécessaire que le cadre international le permette : c’est ce à quoi nous travaillons résolument, sans trêve, ni pause, car c’est une condition de la réussite de la lutte contre les filières de l’immigration irrégulière.

Troisièmement, il est absolument indispensable de mettre en place des dispositifs permettant de distinguer ceux qui relèvent du statut de réfugié de l’asile en Europe, d’une part, et les migrants économiques, d’autre part. S’agissant des migrants économiques irréguliers, ils doivent être renvoyés à la frontière dès leur arrivée sur le territoire de l’Union européenne, et maintenus sur le territoire des pays de provenance. C’est également le sens de la visite que j’ai faite au Cameroun et au Niger, et la proposition de la mise en place de centres de maintien au Niger est une proposition française reprise par la Commission européenne.

Les réfugiés qui sont en Europe doivent, quant à eux, bénéficier du statut de demandeur d’asile, dans le cadre d’une répartition entre les pays de l’Union européenne, qui tienne compte des efforts déjà faits par ces derniers en vue de l’accueil de demandeurs d’asile.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion