Monsieur le Président Sieda, Monsieur Sabra, la commission des affaires étrangères est particulièrement sensible à votre visite, qui fait suite à celle de vos prédécesseurs voici précisément un an.
Depuis le début du soulèvement, en mars 2011, rien ne paraît pouvoir enrayer l'escalade des violences en Syrie. Le bilan de ces violences est lourd : 27 000 morts et plus de 260 000 réfugiés enregistrés par le HCR à la mi-septembre. Pourtant, aucune statistique ne saurait rendre compte de la tragédie que vit actuellement le peuple syrien, admirable de courage face à un régime sanguinaire, lequel s'appuie sur des alliés traditionnels qui ont jusqu'ici réussi à enrayer l'action du Conseil de sécurité des Nations Unies. Ce régime semble toutefois de plus en plus isolé sur la scène internationale, alors que l'armée de libération syrienne, au contraire, s'enracine sur une partie du territoire syrien.
Dans un tel contexte, l'organisation de l'opposition est essentielle. A ce jour, elle n'est pas encore complètement unie ; il est vrai que dans un pays en guerre, la coordination entre la résistance intérieure armée et l'opposition politique en exil n'est jamais une tâche aisée. La France appuie les efforts du Conseil national syrien pour fédérer ces différentes forces. Le Président de la République est d'ailleurs le premier chef d'État occidental à vous avoir reçu, monsieur le Président, et il s'est engagé à ce que la France reconnaisse le gouvernement transitoire, dès lors qu'il sera formé et pourvu qu'il soit inclusif, représentatif et capable d'apporter des garanties aux différentes communautés. Telles sont en effet les conditions politiques qui permettront non seulement de venir à bout du régime en place, mais aussi de conduire une transition vers un régime démocratique et respectueux des communautés religieuses et des minorités qui constituent ensemble l'identité syrienne.
Les événements récents semblent indiquer que l'unification de l'opposition est en bonne voie. Lundi dernier, monsieur le Président, vous étiez en Syrie, dans la province d'Idleb, où vous avez rencontré les responsables de l'Armée de libération syrienne. Celle-ci a transféré son quartier général en zone libérée et une réorganisation serait en cours. D'autre part, le 15 octobre prochain, le Conseil national se réunira à Doha pour renouveler ses instances et s'élargir à d'autres mouvements. Quelle est donc la portée de ces initiatives ?