Merci beaucoup, Monsieur le Président. D'après une dépêche, le CNS aurait estimé lundi dernier que des membres du parti Baas au pouvoir pourraient jouer un rôle dans l'avenir politique du pays à condition qu'ils n'aient pas participé à la répression. Vous auriez, toujours d'après cette dépêche, déclaré que le CNS serait prêt à examiner la possibilité que le vice-président de la Syrie, Farouk al-Shara, assure l'intérim en cas de départ de Bachar el-Assad. Est-ce que vous pouvez nous confirmer ces déclarations ?
Par ailleurs, quelle est selon vous l'efficacité des sanctions ? Les initiatives de la France au Conseil de sécurité ont été bloquées par le veto russe et chinois. Je sais que vous avez des contacts avec les autorités russes ce qui laisse penser qu'elles ne sont pas totalement fermées à une autre solution. Comment analysez-vous la position russe et croyez-vous qu'elle pourrait évoluer positivement ?
Vous savez que l'une des interrogations principales de l'opinion européenne à propos de l'opposition syrienne est celle de la place des partis islamiques. Beaucoup d'observateurs redoutent que ces derniers soient les principaux bénéficiaires du renversement du régime actuel et qu'il en résulte, non seulement un régime qui ne respecterait pas les principes démocratiques, mais surtout des déchirements dont les communautés chrétiennes et alaouites seraient les principales victimes. Que pouvez-vous nous dire à propos de la place de ces partis dans votre mouvement et à propos de leur influence au sein de l'armée de libération ?
Les communautés alaouite et kurde occupent une position clé. La première parce que les principaux responsables du régime actuel en émanent et qu'elle redoute de ce fait de faire les frais d'un changement de régime. La seconde parce que certaines formations issues de cette communauté ont un projet politique qui met en question l'unité de la Syrie. Vous êtes vous-même Kurde d'origine et nous connaissons vos déclarations en faveur de la tolérance inter-communautaire. Quelles sont les initiatives qui pourraient permettre de rassurer complètement la communauté alaouite et favoriser son ralliement ? Comment analysez-vous la question kurde dans ce contexte ?
Enfin, le CNS doit renouveler prochainement ses instances exécutives. Quels sont les changements que ce renouvellement exprimera ? Par ailleurs, le CNS travaille à un projet de gouvernement transitoire. Où en êtes-vous sur ce point ?