Monsieur le président, madame la ministre, monsieur le président de la commission spéciale, mesdames et messieurs les rapporteurs, chers collègues, le groupe UDI ne fait pas une fixette sur le nucléaire. Nous considérons qu’il s’agit d’une énergie dont nous avons besoin et dont nous ne pouvons nous passer pour le moment et très certainement pendant longtemps. Mais résumer le projet de loi sur la transition énergétique à la question du nucléaire est très réducteur, même si je partage une partie du constat de M. Aubert : les analyses d’impact n’ont pas été réalisées dans ce domaine, comme dans d’autres.
Je ne partage pas non plus sa position peut-être un peu extrême, du moins présentée en forçant le trait, sur les énergies renouvelables. Nous ne pouvons pas brûler aujourd’hui ce que nous adorerons demain lorsque, je l’espère, nous serons dans la majorité. Au contraire, nous avons soutenu des grandes politiques environnementales lors du Grenelle de l’environnement et contribué à modeler en partie la physionomie des engagements européens dans les domaines des énergies renouvelables, de la réduction de la consommation énergétique et évidemment de la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Nous avons mis en place des stratégies dont nous sommes fiers et que nous ne pouvons pas critiquer en permanence, sauf à être considérés par nos concitoyens comme des sortes de girouettes en politique, ce que nous ne sommes pas.
En revanche, je tiens à revenir sur une partie de l’argumentaire de la motion de rejet préalable présentée par notre collègue Aubert en l’élargissant à la question de l’analyse d’impact globale sur ce projet de loi. Madame la ministre, vous le savez bien, si nous étions dans un pays d’Europe du Nord ou au Parlement européen, c’est-à-dire contrôlés par des commissions indépendantes en charge des analyses d’impact, celles-ci nous auraient demandé de reprendre le débat sur la transition énergétique. En effet, celui-ci n’a pas été bon, puisque des membres importants sont partis dans le courant de l’année 2012. Elles nous auraient également demandé de préciser de façon très claire les moyens mobilisés en contrepartie des objectifs particulièrement forts que vous vous fixez. Nous considérons que les analyses d’impact ne sont pas bonnes et qu’il est indispensable de retravailler ce texte. C’est la raison pour laquelle nous voterons cette motion de rejet préalable.