Je laisserai Michel Chabanel répondre sur les montants alloués au capital-risque en France. Je rappellerai toutefois que le capital-risque ne peut fonctionner qu'au sein d'un écosystème global qui ne se limite pas à la seule question du financement des entreprises.
Je voudrais insister sur la question que vous posiez, madame la présidente, sur l'activité fonds de fonds qui renvoie au coeur de la stratégie de la BPI telle qu'elle est déployée. Je pense que pour la BPI, le fait de s'appuyer sur des fonds ou des sociétés d'investissement pour exercer son activité, présente de nombreux avantages. Le premier avantage est de permettre à l'activité du capital-investissement, qui est dynamique en France, de continuer de se développer sans pâtir de la concurrence d'un établissement qui disposerait de moyens moins coûteux ou plus importants. Ce ne serait, en effet, pas judicieux de risquer de fragiliser ce secteur simplement pour faire de la place à la BPI. Un autre avantage tient à l'effet de multiplicateur financier : quand la BPI participe à une levée de fonds, par exemple à hauteur de 10 millions sur 100 millions, cela peut aider ce fonds à trouver les 90 millions restants. Dans ce cas, un euro d'argent public se traduit par dix euros effectivement investis dans l'entreprise. Il y a aussi un élément plus difficile à apprécier mais au moins aussi important, que je qualifierais d'effet multiplicateur en industrie. Le rôle d'un fonds ou d'une société d'investissement n'est pas uniquement d'apporter de l'argent à une entreprise, mais aussi de l'accompagner, souvent assez activement, en l'aidant à recruter, à définir sa stratégie, à faire des acquisitions ou à se développer à l'international. En s'appuyant sur les équipes des fonds ou des sociétés d'investissement, la BPI peut contribuer activement au développement des sociétés.
S'agissant du contrôle qui peut être exercé sur les investissements à travers les participations dans des fonds de fonds, je ne poserais pas la question de cette façon. Ces participations permettent d'avoir un regard sur un plus grand nombre d'entreprises. Ce regard peut être utile. Si ces entreprises se trouvent en difficulté, ou si leur actionnaire cherche à les céder, la BPI pourra assurer un relais et continuer à contribuer à leur développement. Cette activité d'investissement au travers de fonds me paraît donc pleinement cohérente avec ce que pourrait ou devrait être la stratégie de la BPI, et elle me paraît extrêmement opérationnelle d'un point de vue pratique et parce qu'elle permet de démultiplier l'investissement public.