Intervention de Danielle Auroi

Séance en hémicycle du 20 mai 2015 à 15h00
Questions au gouvernement — Politique migratoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDanielle Auroi :

Monsieur le Premier ministre, en matière d’immigration, on dirait que l’Europe est en guerre. Certes, il faut lutter contre le trafic d’êtres humains, certes, il faut combattre les passeurs ; mais il s’agit avant tout de secourir des hommes, des femmes et des enfants en quête de sécurité et d’avenir ! Construire une nouvelle ligne Maginot contre des civils qui fuient la guerre, l’intolérance et la misère est totalement illusoire et voué à l’échec. C’est hypocrite et ce n’est pas cohérent avec les valeurs que nous portons et que nous diffusons. Je l’ai déjà dit ici : Comment refuser une protection légitime aux réfugiés syriens que la France reçoit avec toujours la même parcimonie ? Et que deviendront ceux que nous rejetons sur les côtes de pays en guerre ?

Seule une vraie coopération politique peut assécher le trafic, tout en régulant et en ouvrant des voies légales d’accès pour les demandeurs d’asile et les travailleurs peu qualifiés. C’est avec cette logique-là que nous pourrons construire une paix durable autour de la Méditerranée. Plutôt que de bâtir le tout sécuritaire, luttons contre la démagogie ordinaire. L’immigration n’est ni un fléau, ni une menace ! Elle est indissociable de l’histoire de la France depuis des millénaires. Or, aujourd’hui, dans notre pays, elle diminue. En Europe, elle permet de lutter contre le vieillissement et répond à des besoins de main d’oeuvre non pourvus.

Oui, une politique européenne migratoire apaisée et ambitieuse est possible. Construisons des ponts, pas des murs, comme le proposent nombre d’organisations ! Plutôt qu’une seule réponse militaire, il faut de la solidarité, y compris entre les États membres. L’Italie, Malte et la Grèce ne peuvent gérer seules ce problème. Ainsi, la Commission européenne a proposé une répartition, abusivement qualifiée de répartition par quotas. Monsieur le Premier ministre, puisque vous rejetez cette idée, que comptez-vous faire à court terme pour soutenir et pérenniser les secours en mer et permettre un mécanisme d’accueil solidaire entre les États ?

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