Intervention de Bernard Cazeneuve

Séance en hémicycle du 20 mai 2015 à 15h00
Questions au gouvernement — Politique migratoire

Bernard Cazeneuve, ministre de l’intérieur :

Madame la députée, sur ce sujet, il faut être clair quant aux objectifs que l’on poursuit et précis quant aux concepts que l’on utilise. Quels sont les objectifs que nous poursuivons au sein de l’Union européenne, qui ont inspiré les propositions récemment exprimées par ses commissaires, après que la France a eu de nombreux contacts pour que la politique migratoire européenne évolue ? Tout d’abord, nous devons lutter contre les filières de la traite des êtres humains qui agissent dans la bande sahélo-saharienne, en Libye et en France, parce qu’elles conduisent vers la mort des êtres vulnérables, après avoir prélevé sur des femmes, des enfants et des familles des sommes considérables. Ces filières doivent être combattues, et nous les combattons résolument en France. C’est la raison pour laquelle nous avons démantelé l’an dernier deux cents filières de l’immigration irrégulière de plus que l’année précédente.

Ensuite, il faut de l’humanité à l’égard de ceux qui relèvent du statut de réfugiés. C’est la politique de la France. C’est pourquoi nous avons nous-mêmes inspiré un mécanisme de répartition des réfugiés au sein de l’Union européenne tenant compte d’un ensemble de critères. Si nous avons rejeté le concept de quotas de migrants, c’est parce que nous considérons que l’asile repose sur des critères et non pas sur des quotas. C’est cette vision qui est conforme à notre tradition républicaine et à la tradition que nous portons de façon universelle à travers le monde. Nous ne voulons pas non plus de quotas de migrants pour ceux qui ne relèvent pas du statut de réfugiés. En effet, si nous voulons pouvoir accueillir correctement ceux qui relèvent de l’asile, il faut pouvoir maintenir dans leur pays ceux qui relèvent de l’immigration irrégulière, dans le cadre d’une véritable politique de codéveloppement que nous avons proposée à l’Union européenne et qu’elle a reprise dans la mesure visant à créer des centres de maintien et d’accompagnement des migrants, notamment au Niger. Nous sommes donc dans la solidarité et la soutenabilité dans la politique de l’asile. C’est la raison pour laquelle nous souhaitons que les bons concepts soient utilisés et que la politique de l’Union européenne soit forte.

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