Intervention de Stéphane le Foll

Séance en hémicycle du 20 mai 2015 à 15h00
Questions au gouvernement — Groupe doux

Stéphane le Foll, ministre de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt, porte-parole du Gouvernement :

Monsieur le député, vous avez rappelé un souvenir douloureux. À l’époque, lorsque nous sommes arrivés aux responsabilités, le groupe subissait un redressement judiciaire, avec des conséquences importantes en termes de suppression d’emplois. De plus, si les 200 000 tonnes exportées par le groupe ne pouvaient plus l’être, il aurait fallu les écouler sur le marché français, au risque d’une déstabilisation générale de cette filière.

Vous avez rappelé la question des restitutions, peu anticipée par le gouvernement précédent, puisqu’elles avaient été, je le rappelle, décidées à Hong-Kong en 2004. Reproche était, déjà, fait au ministre de ne pas avoir maintenu ces restitutions, ce que j’ai, au contraire, fait pendant un an.

En revanche, nous avons cherché ensuite à organiser et à restructurer la reprise de cette activité exportatrice, d’abord en garantissant et en soutenant le marché sur lequel s’exportaient ces poulets. Vous avez évoqué le groupe saoudien Almunajem : il s’agit d’un partenaire avec lequel nous avons travaillé pour maintenir les débouchés.

Ensuite, les repreneurs, que vous avez également évoqués, ont pris un risque qu’ils ont assumé de manière telle qu’aujourd’hui ce groupe est redressé. Il faut également saluer l’engagement de la France dans une politique de parité entre l’euro et le dollar qui a permis à cette entreprise de dégager des bénéfices et aujourd’hui, à des partenaires industriels français de la reprendre pour pérenniser et développer son activité.

J’insiste sur un point : l’activité de cette filière exportatrice formée de Doux et de Tilly-Sabco devait être maintenue si nous ne voulions pas déstabiliser l’ensemble de la filière française. Mais maintenant que nous connaissons une nouvelle situation, l’objectif plus global que nous devons poursuivre est de pérenniser l’activité exportatrice et, ensuite, de reconquérir le marché français du poulet standard qui avait été laminé.

En effet, près de 40 % des produits consommés sur ce marché est importé. Il s’agit du deuxième enjeu, qui va nécessiter l’organisation de l’ensemble de la filière, la mobilisation des grands acteurs français, coopératifs et privés, ainsi que la mise en place, à l’échelle de notre pays, d’une inter-profession de la volaille qui n’existe pas aujourd’hui.

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