Intervention de Guillaume Chevrollier

Séance en hémicycle du 20 mai 2015 à 15h00
Transition énergétique — Article 2

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGuillaume Chevrollier :

L’article 2, qui évoque les grandes orientations de la politique énergétique, est, comme l’article 1er, un ensemble de voeux pieux dont on peut certes partager les objectifs : soutien à la croissance verte, maîtrise de la consommation d’énergie, information sur l’impact environnemental des biens ou des services… Mais comment pouvez-vous affirmer à l’alinéa 5 que les politiques publiques « concourent au renforcement de la compétitivité de l’économie française et à l’amélioration du pouvoir d’achat des ménages » alors que la politique menée par le Gouvernement aboutit au contraire ?

L’article 1er, que l’Assemblée a voté hier, fixe des objectifs vertueux mais que notre situation économique ne nous permettra pas de réaliser. Vous imposez à notre pays des engagements pour 2020, 2025, voire 2050, mais sans lui donner les moyens de les réaliser. C’est devenu du reste la méthode de travail du Gouvernement. Sans étude d’impact, comment avancer ?

Ainsi, comment allons-nous financer la fermeture des réacteurs nucléaires, ou encore le développement des énergies renouvelables ? L’exemple de nos voisins allemands devrait vous alerter, monsieur le secrétaire d’État : ce pays a lui aussi décidé un virage énergétique dont les conséquences écologiques sont dramatiques, avec l’ouverture de centrales à gaz et à charbon. Quant aux conséquences économiques, elles le sont aussi : estimé il y a deux ans à 30 milliards d’euros annuels sur huit ans, soit 2 000 euros par an et par foyer, le coût total de la transition énergétique allemande est maintenu revu à 1 200 milliards d’euros… Sans compter que notre situation budgétaire est tout de même moins favorable que celle de nos voisins. Quel impact aura donc la transition énergétique française ? Quelles en seront les conséquences pour les consommateurs, sachant que le prix de l’électricité est en Allemagne 88 % plus élevé que le tarif français ?

Bref, ce texte, dont le but est de fédérer votre majorité défaillante, est inadapté à notre situation.

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