Intervention de Valérie Fourneyron

Séance en hémicycle du 6 décembre 2012 à 15h00
Création d'une médaille d'honneur du bénévolat — Présentation

Valérie Fourneyron, ministre des sports, de la jeunesse, de l'éducation populaire et de la vie associative :

Monsieur le Président, monsieur le président de la commission, monsieur le rapporteur, mesdames et messieurs les députés, résultat d'une implication personnelle, libre et volontaire au service d'intérêts collectifs, le bénévolat est ce socle indispensable à la dynamique associative. Il en constitue le fondement, il en est l'expression première.

Vous l'avez rappelé, monsieur le rapporteur : la France compte aujourd'hui plus de 16 millions de bénévoles. Ils donnent généreusement de leur temps et de leur énergie au service de l'intérêt général au sein de près d'un million d'associations. Ils sont 1,7 million à consacrer plus de seize heures par mois à leurs activités associatives. Ils apportent ainsi une contribution irremplaçable à la vie démocratique, à la cohésion sociale et à la richesse économique. Génératrices d'emploi, d'innovations sociales, parties prenantes incontournables du jeu social et politique, les associations et leurs bénévoles méritent une reconnaissance individuelle et collective. Chacune, chacun sur nos territoires, nous avons toujours à coeur de les soutenir et de les remercier pour leur engagement auprès de nos concitoyens, dans leur vie quotidienne, en particulier auprès des populations les plus fragilisées.

Permettez-moi tout d'abord de vous le rappeler, mesdames et messieurs les députés de l'opposition, même si vous n'êtes pas très nombreux ce soir : le bilan du précédent gouvernement en matière de reconnaissance des bénévoles et, globalement, de soutien au développement de la vie associative est particulièrement négatif.

Je retiens avant tout ce mépris affiché des corps intermédiaires. Dans un discours prononcé pendant la campagne pour l'élection présidentielle, le président sortant avait critiqué leur influence négative, évoquant les syndicats, les partis, les groupes de pression, les experts, les commentateurs qui font écran entre le peuple et le Gouvernement. Nicolas Sarkozy a également mis en cause les associations de défense des droits de l'homme en les qualifiant à plusieurs reprises de « droit-de-l'hommistes ». Enfin, je ne peux pas ne pas mentionner la création, contre des bénévoles qui venaient en aide aux sans-papiers, d'un délit de solidarité qui permettait de poursuivre toute personne ayant « facilité » le séjour d'étrangers en situation irrégulière, en France.

Je rappelle aussi l'absence de mise en oeuvre de la charte des engagements réciproques adoptée en 2001 à l'occasion du centenaire de la loi de 1901, alors qu'elle était considérée comme le pacte de confiance entre l'État et les acteurs associatifs, tout comme la diminution des crédits, eh oui, monsieur le rapporteur, de soutien aux têtes de réseau de la vie associative dans le champ et de la jeunesse et de l'éducation populaire : 30 % en moins entre 2008 et 2012.

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