Intervention de médecin général Jean-Marc Debonne

Réunion du 13 mai 2015 à 9h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

médecin général Jean-Marc Debonne, directeur central du service de santé des armées :

La réserve opérationnelle du SSA représente 3 000 personnes et joue un rôle très important dans le fonctionnement des services, tant sur le territoire national qu'en OPEX. Cette composante est appelée à se développer et nous réfléchissons, notamment avec les réservistes eux-mêmes, à son rôle futur, l'idée étant de sortir de la seule logique de substitution ou de complément pour envisager la prise en charge par des réservistes de la gestion, voire du pilotage d'activités. La réserve représente un volet très important du modèle de service que nous souhaitons construire, notamment en matière d'engagement sur les théâtres d'opérations où les réservistes ont parfois apporté une contribution exceptionnelle, y compris à l'extrême avant. Certes, les membres de la réserve ne peuvent que compléter une équipe, mais certains volontaires réussissent parfaitement ; j'en ai encore eu confirmation récemment grâce au témoignage d'un professeur des universités des hôpitaux civils de Lyon. Avec l'ouverture sur les territoires de santé, le SSA ne peut pas se reposer uniquement sur son personnel de carrière ; pour garder une capacité d'adaptation, il doit aussi s'appuyer sur la réserve. Mais ce vivier demande à être entretenu, en particulier dans le domaine des spécialités projetables, car un réserviste qui n'est jamais appelé abandonne. Le modèle « SSA 2020 » fait donc une place à la réserve et cherche à l'augmenter. Aujourd'hui, le niveau de sujétion est très élevé, mais cette situation ne durera pas éternellement ; ce n'est que grâce aux réservistes que nous pourrons nous adapter en quantité. Il faut également renforcer les relations avec les autres réserves sanitaires comme celle de l'EPRUS, le bras armé du département des urgences sanitaires, qui relève lui-même de la DGS.

Hier, une dizaine de réservistes de cette structure ont rejoint la Guinée pour venir travailler avec nous dans le centre de traitement des soignants à Conakry. Le SSA réalise l'entrée en premier, conformément à sa mission, mais une fois que le théâtre d'opérations est stabilisé, il devient intéressant de travailler avec des réservistes militaires et civils. Certains sont d'ailleurs à la fois réservistes dans l'armée, à l'EPRUS, voire dans les SDIS, mais également des professionnels de la santé ; en cas de crise, ils sont donc d'abord utilisés dans leur établissement. Nous menons aujourd'hui une réflexion avec l'EPRUS sur les manières de renforcer la concertation dans la gestion de nos réserves respectives. C'est ainsi qu'on s'est rendu compte que des réservistes civils sanitaires de l'EPRUS étaient intéressés par un contrat de réserviste militaire pour partir en OPEX, dans des conditions adaptées.

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